L’équipe de France de hand a rendez-vous avec l’histoire. Les Bleus partent favoris de "leur" Mondial, dont ils sont les tenants du titre. Battus en finale des Jeux olympiques l’été dernier par le Danemark, les coéquipiers de Nikola Karabatic n’ont qu’une ambition : décrocher l’or en finale, le 29 janvier prochain à l’AccorHotels Arena de Paris. Alors, se dirige-t-on vers un sacre annoncé pour l’équipe de France, qui débute mercredi soir face au Brésil pour le match d’ouverture ? Europe 1 ouvre le débat.
- Oui : "l’apothéose attendue d’une génération d’exception"
Par Julien Ricotta
Avec presque un trophée par an depuis une décennie (Euro 2006, JO 2008, Mondial 2009, Euro 2010, Mondial 2011, JO 2012, Euro 2014, Mondial 2015), l’équipe de France de hand est déjà entrée dans la légende. Il ne manque qu’un sacre à domicile aux Français pour clore ce cycle vertueux en beauté.
Certes, la pression est immense sur les épaules tricolores. Mais cette équipe, alliage de grands anciens et de diamants bruts, a les armes pour conserver son titre mondial. Thierry Omeyer, Daniel Narcisse, Nikola Karabatic, Luc Abalo ou encore Michaël Guigou, immenses champions jamais rassasiés, transmettront leur faim de victoire aux jeunes talents aux dents longues, comme Ludovic Fabregas ou Nedim Remili.
Alors oui, la concurrence s’est aiguisée, comme l’a prouvé le Danemark, vainqueur des Français en finale des JO l’été dernier. L’Allemagne, l’Espagne et la Croatie sont eux aussi de dangereux adversaires. Sauf que les Français ont une revanche à prendre, frustrés par leur médaille d’argent à Rio. Poussés par leur public, cette génération d’exception veut connaître l’apothéose à l’AccorHotels Arena de Paris, comme leurs aînés en 2001.
- Non : "la pression d’un Mondial à domicile, une inconnue pour l’équipe de France"
Par Christophe Lamarre
Cette équipe de France va devoir apprendre à gérer la pression d’un mondial à domicile. C’est une inconnue pour elle. Jusqu’à présent, elle était celle qui éliminait le pays hôte ou le martyrisait en finale, comme les Croates à Zagreb lors du Mondial 2009 et les Danois, chez eux, lors de l’Euro 2014. Sur le strict plan du jeu, le système tourne trop autour de Niko Karabatic. Or, la star des Bleus pourrait manquer d’énergie au moment d’aborder les matches importants, comme lors des derniers Jeux olympiques.
Il y a également la question du triumvirat Onesta-Dinart-Gille. Même si le premier dit vouloir prendre du recul - ce qu’il fait effectivement - sa stature, son poids, sa seule présence peut gêner les deux autres qui doivent trouver leur complémentarité. Didier Dinart et Guillaume Gille sont placés sur un pied d’égalité mais dans les faits, le sélectionneur numéro un, c’est Dinart. Guillaume Gille accepte d’être relégué au second plan, mais jusqu’à quand ?
Enfin il y a les mauvaises ondes du Grand Stade de Lille, un lieu maudit pour les équipes de France. Celle de Coupe Davis d’abord, battue par la Suisse en finale à Lille en 2014, puis celle de basket, pourtant escortée de ses meilleurs joueurs (Parker, Batum and co), battue en demi-finales par l’Espagne lors de l’Euro 2015. Aux handballeurs de briser la malédiction, mais ce ne sera pas facile.