Mondial 2018 : le Stade de France a dignement fêté la qualification des Bleus

Les supporters des Bleus ont célébré la qualification.
Les supporters des Bleus ont célébré la qualification. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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, au Stade de France , modifié à
Malgré une rencontre crispante, le public de Saint-Denis a communié avec les Bleus, qualifiés pour la Coupe du monde en Russie après la victoire contre la Biélorussie (2-1). 
REPORTAGE

Le Stade de France ne mérite plus d'être pointé du doigt. La fête réservée aux joueurs de l'équipe de France, qualifiés mardi soir pour le Mondial 2018 après la victoire contre la Biélorussie (2-1), a prouvé que l'enceinte de Saint-Denis s'est muée en un vrai stade de foot, capable de pousser ses protégés même dans la difficulté. Malgré un succès étriqué et sans saveur, les supporters français n'ont pas boudé leur plaisir et ont communié de longues minutes avec leurs joueurs, au son de musiques russes de rigueur. Récit d'une belle soirée d'automne au SDF.

Une magnifique Marseillaise a capella. L'union sacrée avait été décrétée avant la rencontre : peu importe la manière, seule la qualification comptait mardi soir. Comme contre les Pays-Bas, la Fédération française a donc décidé de sortir le grand jeu. Pour mettre les Bleus sur le chemin de la Russie, un imposant tifo bleu-blanc-rouge, avec un maillot floqué du numéro 12, symbole du "douzième homme", a d'abord été déployé sur le virage nord, repère du Kop français.

Puis, rituel déjà observé fin août face aux Néerlandais, une puissante et vibrante Marseillaise a capella a été reprise par tout le Stade de France.

Les virages se répondent. Effet garanti ? Pas vraiment sur le terrain, tant les Bleus ont mis du temps à entrer dans leur match. La fébrilité des joueurs gagne progressivement les tribunes, qui ne demandent qu'à s'enflammer. Aux premières occasions françaises, sur des têtes de Varane (18e) et Giroud (20e), le feu se propage : les chants se succèdent, des "Qui ne saute pas n'est pas Français" aux "Allez les Bleus", repris par une bonne partie du Stade de France. Quelques minutes plus tard, Antoine Griezmann (27e, 1-0) et Olivier Giroud (33e, 2-0) font exploser le SDF. Le Kop des Irrésistibles français, le principal groupe de supporters français, lance un surpuissant "Aux armes", repris avec tout autant de vigueur par le virage d'en face. La soirée est lancée. Enfin, on le pensait…

Pas le moindre sifflet. La mi-temps approche et le soufflé ne retombe pas. Le Stade de France, tout à sa joie, entonne une nouvelle fois la Marseillaise. Mais, comme un symbole de cette équipe de France encore largement perfectible, cette communion collective est éteinte par la réduction du score biélorusse, quelques secondes avant la mi-temps (2-1, 44e). Le début de seconde période des Bleus n'arrange rien. Les minutes passent et les joueurs de l'équipe de France balbutient leur football, mais le public ne montre aucun signe d'impatience. Pas le moindre sifflet, ni de chants assourdissants, mais un frisson qui parcourt les travées quand Kylian Mbappé part à l'échauffement.  

Une fin en apothéose. L'entrée en jeu du nouveau chouchou du foot français provoque une immense clameur (61e) et réveille le Stade de France. Les occasions manquent, mais les accélérations supersoniques de l'attaquant du PSG suffisent au bonheur des fans. Les minutes défilent, sans frisson, mais à mesure que la fin du match approche, la Russie se rapproche. La Marseillaise, reprise par tout le stade à deux minutes du terme, n'est qu'une mise en bouche avant l'apothéose finale. Le coup de sifflet retentit et libère les 80.000 spectateurs : après la crispation, l'heure est à la communion. Hugo Lloris, en bon capitaine, mène ses troupes devant le virage nord et lance un clapping, pendant que le Stade de France crache de la musique traditionnelle russe.

Les Bleus, pas rassasiés, traversent le terrain et répètent le mouvement avec l'autre virage, étirant la fête pour encore quelques minutes. Peu importe la manière sur le terrain, le stade de France avait à cœur de fêter la qualification. Un vrai douzième homme, en somme.