Didier Deschamps l'a dit lui-même : "ça aurait pu être pire". L'équipe de France a hérité d'une poule largement abordable - pour ne pas dire plus - à l'issue du tirage au sort pour la Coupe du monde 2018, effectué vendredi à Moscou. Dans le groupe C, les Bleus seront opposés au Pérou, au Danemark et à l'Australie, trois équipes passées par les barrages. Objectif avoué : finir premier du groupe, avant un huitième de finale qui pourrait s'avérer bien plus compliqué.
Deux matches plutôt faciles pour commencer
La bonne étoile légendaire de "DD" a donc encore brillé vendredi. Les Bleus débuteront leur Mondial en douceur, le 16 juin prochain, face à l'Australie. Une équipe aujourd'hui dépourvue de sélectionneur, après la démission d'Ange Postecoglou, moins d'une semaine après la qualification des siens pour la compétition. Les "Socceroos", emmenés par le vétéran Tim Cahill, sont globalement méconnus. En octobre 2013 néanmoins, les Bleus s'étaient amusés face à l'Australie, avec une victoire 6-0, son deuxième plus large succès dans les années 2010 (après le 8-0 face à la Jamaïque en juin 2014).
Le calendrier des Bleus en Russie :
France-Australie, le 16 juin à midi, à Kazan
France-Pérou, le 21 juin à 14 heures, à Iekaterinbourg
Danemark-France, le 26 juin à 16 heurs, à Moscou (stade Loujniki)
Pour le Pérou, deuxième adversaire des Bleus, le 21 juin à Iekaterinbourg, les souvenirs sont plus lointains. Les deux équipes ne se sont affrontées qu'une seule fois, en 1982. Et, surprise, la "Blanquirroja" s'était imposée sur la pelouse du Parc des Princes. Reste que les Sud-américains, qui n'avaient plus disputé de Coupe du monde depuis cette fameuse année 1982, sont loin d'être des ogres du football mondial. L'affiche s'annonce toutefois légèrement plus coriace que la première, les Péruviens pointant actuellement à la onzième place du classement Fifa.
Le Danemark pour entrer dans le vif du sujet
Ce sera sans doute l'adversaire numéro 1 des Bleus dans ce groupe C. Le Danemark, qualifié en barrages contre l'Irlande, est une vieille connaissance. Et une bonne occasion de se jauger dans l'adversité. En 1998, "Zizou" et consorts les avaient battus (2-1) avant d'aller au bout de la compétition. Même chose lors du premier tour de l'Euro 2000 (victoire 3-0). Deux ans plus tard, en revanche, cela s'était mal passé, avec une défaite 2-0, et une élimination dès les poules pour la France.
Autant dire qu'il serait bon de ne pas se louper face aux Scandinaves et à leur brillant meneur de jeu Christian Eriksen.
Un huitième plus compliqué en perspective
Sans s'enflammer – jurisprudence Mondial 2010 oblige - la France peut raisonnablement se projeter en huitièmes de finale, où les attendront les premier ou deuxième du groupe D, sans doute le plus relevé de la compétition. Parmi les adversaires potentiels des Bleus, le 30 juin ou le 1er juillet : l'Argentine, l'Islande, la Croatie et le Nigéria. "Si l'Argentine, comme on peut le supposer, termine première, attention aux Croates. C'est une équipe qui a un football léché, très technique", prévient d'ores et déjà notre consultant Éric Blanc, dans Y a pas péno ! sur Europe 1.
Selon notre autre consultant Raymond Domenech, affronter une nation issue du "groupe de la mort" n'est en réalité pas forcément un désavantage. "Ils vont y laisser des plumes et se déchirer entre eux. Alors que nous, on a un calendrier avec des matches tranquilles tous les cinq jours, où il n’y a pas de plage trop large de récupération", juge l'ancien sélectionneur des Bleus.
Et après ?
Certes, pour l'instant, rien n'est encore fait. Mais l'envie de se projeter est difficilement répréhensible, d'autant que la Fédération ambitionne une demi-finale. Si et seulement si la logique est respectée, les Tricolores seront alors dans une partie de tableau à première vue plus accessible que l'autre moitié. En cas de première place et de victoire en huitièmes, les quarts de finale pourraient mettre sur leur route l'Uruguay ou le Portugal, tandis que, de l'autre côté, l'Allemagne pourrait retrouver l'Angleterre. Et l'Espagne l'Argentine. Autant d'équipes que les Bleus ne pourront alors rencontrer qu'en finale... Le Brésil, quant à lui, serait un potentiel adversaire en demie.
Comptez toutefois sur Didier Deschamps pour prendre les matches les uns après les autres. Les prochains, eux, ne sont prévus qu'au mois de mars 2018, le 23 contre une équipe sud-américaine et le 27 face à la Russie. Ce sera alors la dernière occasion pour les appelés de convaincre le sélectionneur, qui livrera sa liste autour du 10 mai. Avant deux ultimes rencontres de préparation entre fin mai et début juin. Pour monter en puissance, encore une fois.