Comme leurs homologues masculins l'année passée, les joueuses de l'équipe de France ont été éliminées en quarts de finale de la Coupe du monde par l'Allemagne, vendredi, à Montréal (1-1 a.p., 5-4 aux tab). Mais cette élimination, cruelle, ressemble plus à celle connue par d'anciens Bleus, ceux de 1982. Comme eux, les filles de Philippe Bergeroo ont été éliminées aux tirs au but. Comme eux, elles ont logiquement mené au score. Comme eux, elles ont été victimes de ce que l'on peut considérer comme une injustice arbitrale. Comme eux, elles n'ont pas été capables de tranformer leur domination en qualification (24 tirs, 4 cadrés seulement !). De Séville à Montréal, les points communs sont troublants.
Brillante Necib. "Je pense qu'on a dominé cette équipe de la première à dernière minute." Le constat dressé à chaud par la capitaine Wendie Renard au micro de W9 n'est guère exagéré. Oui, l'équipe de France, qui n'avait jamais battu l'Allemagne en match officiel, a attaqué ce quart de finale très (at)tendu par le bon bout. Et dès la deuxième minute de jeu, Louisa Necib aurait pu ouvrir le score sur une reprise du droit qui a frôlé le montant. Discrète depuis le début du tournoi, la joueuse de l'OL a éclairé le jeu en première mi-temps et a mis à contribution la gardienne allemande, Nadine Angerer, d'un splendide enchaînement contrôle de la poitrine-frappe (38e). Necib et l'équipe de France ont fini par être récompensées de leurs efforts peu après l'heure de jeu. La frappe de l'internationale tricolore a été déviée par une cuisse allemande avant de faire trembler les filets (1-0, 64e).
Maudit penalty. Alors que la France semblait se diriger vers une qualification relativement tranquille - l'Allemagne eut quand même deux belles occasions en début de seconde période -, l'arbitre de la rencontre, la Canadienne Anne Chenard, siffla un penalty en faveur de la Nationalmannschaft à moins de dix minutes du terme, pour une main d'Amel Majri dans la surface de réparation. Alors oui, la main est décollée du corps. Mais l'Allemande qui adressa le centre était à un peu plus d'un mètre seulement... Difficile dans ces conditions de considérer que la jeune joueuse française a fait une faute... Celia Sasic ne se fit pas prier pour égaliser, en prenant Sarah Bouhaddi à contre-pied (1-1, 84e).
Thiney rate. Malgré quelques escarmouches, la rencontre fila logiquement en prolongation. Les deux équipes, qui avaient beaucoup donné au cours d'un match très agréable, joué sur un rythme soutenu, commençaient à souffrir physiquement. Philippe Bergeroo n'avait utilisé qu'un seul de ses changements et décida de faire entrer en jeu Gaétane Thiney. L'attaquante de Juvisy allait avoir la balle de match au bout du pied. A la 116e minute de jeu, Jessica Houara adressa un centre parfait au deuxième poteau. Semble-t-il surprise d'avoir la balle, Thiney ne réussit pas à cadrer sa frappe alors que la gardienne allemande avait anticipé et que le but était quasiment vide. Tristesse...
Lavogez craque. Malgré ce raté, Thiney eut le courage de se présenter en tant que première tireuse tricolore lors de la séance de tirs au but. Et la native de Troyes marqua de fort belle manière. Ce fut également le cas des huit autres premières tireuses jusqu'à Claire Lavogez. La France avait déjà le désavantage de tirer en deuxième. Et la jeune Calaisienne celui d'être la première à avoir au bout du pied un tir au but décisif, alors que Sasic venait de marquer le but du 5-4. Et ce que l'on pouvait craindre arriva. La frappe de Lavogez, mal assurée, fut facilement détournée par Angerer. Et la future joueuse de l'OL de rejoindre Didier Six ou Maxime Bossis dans la liste des maudits des France-Allemagne...