L’équipe de France arrivent en pleine confiance à la prestigieuse station suisse de Saint-Moritz, où s’ouvrent mardi les Mondiaux de ski. Les Tricolores, emmenés par leurs leaders Alexis Pinturault et Tessa Worley, affichent l’ambition de décrocher cinq médailles, un total plus atteint depuis les dix breloques de Val Gardena, en… 1970. Avec 22 skieurs (14 hommes, 8 femmes), les Français peuvent légitimement nourrir de grands espoirs. Voici les principales chances tricolores.
- Alexis Pinturault, l’année ou jamais
Avec 19 victoires, Alexis Pinturault est désormais le skieur français le plus titré en Coupe du monde, devant le légendaire Jean-Claude Killy. A 25 ans, "Pintu", deuxième au classement général derrière l’intouchable Autrichien Marcel Hirscher, arrive dans la forme de sa vie à Saint-Moritz. Il endossera le costume de grand favori du slalom géant (avec Hirscher), fort de ses trois victoires cette saison. Pinturault, skieur polyvalent, est aussi un prétendant au titre sur le combiné, dont il a conservé cette saison le petit globe. "C’est dur de dire que je ne fais pas partie des favoris" sur ces deux épreuves, a-t-il lui-même convenu.
Le Français peut également créer la surprise sur le slalom, comme en témoigne sa deuxième place lors du slalom parallèle de Stockholm la semaine dernière. Méfiance toutefois : Pinturault n’a jamais décroché l’or dans les grands championnats, se "contentant" du bronze en géant aux Jeux de Sotchi en 2014 et lors des derniers Mondiaux en 2015. C’est donc l’année ou jamais pour le skieur de Courchevel.
- Tessa Worley, favorite du géant
Chez les femmes, LA star française, c’est Tessa Worley. Leader du classement général du géant grâce à ses trois victoires et ses six podiums cette saison, elle fera office de grande favorite de l’épreuve. A deux épreuves de la fin de la Coupe du monde, Worley est même tout proche de remporter le petit globe de la discipline. De plus, la skieuse du Grand-Bornand connaît la recette : elle avait décroché le bronze lors des Mondiaux 2011, avant de décrocher l’or en 2013. Alors, rendez-vous le jeudi 16 février pour la passe de deux ?
Tessa Worley, championne du monde du géant en 2013 :
- Une équipe en forme cet hiver
Derrière les deux chefs de file du ski tricolore, le reste de la délégation a aussi ses chances. En géant, Mathieu Faivre, troisième du classement général et vainqueur à Val d’Isère en décembre, est lui aussi un prétendant au podium. En Super G, Adrien Théaux, médaillé de bronze en 2015, a lui aussi ses chances. La densité du ski français pourrait également se révéler précieuse sur l’épreuve du combiné. Maxence Muzaton, Valentin Giraud Moine et Victor Muffat-Jeandit sont tous les trois dans le top 10 mondial, derrière "Pintu".
Enfin, les descendeurs sont capables de réaliser des "coups". Adrien Théaux (encore lui) enchaîne les bonnes performances, alors que fin janvier Johan Clarey a fini troisième sur la terrible Streif de Kitzbühel, juste derrière Valentin Giraud-Moine, deuxième. Sauf que ce dernier s’est gravement blessé aux genoux et sera absent à Saint-Moritz. Reste qu’avec six skieurs en lice, les descendeurs français ont de la ressource. Suffisamment pour créer la surprise ?
- Les Français, spécialistes des "surprises"
Les "surprises", justement, le ski français n’en a pas été avare ces dernières années. Le plus bel exemple est assurément Marion Rolland. La Française, moquée pour sa chute dès le départ des Jeux de Vancouver en 2010, avait créé la sensation en remportant l’or de la descente des Mondiaux de 2013. Une performance sensationnelle pour une skieuse qui n’a jamais remporté la moindre épreuve de Coupe du monde dans sa carrière.
Autre exploit : Steve Missilier, vice-champion olympique inattendu du géant lors des Jeux de Sotchi en 2014. Missilier sera d’ailleurs aligné sur cette épreuve à Saint-Moritz pour tenter de refaire le coup. Enfin, le slalom messieurs pourrait également apporter une médaille à la France. Lors des derniers Mondiaux, en 2015, Jean-Baptiste Grange avait devancé à la surprise générale toute la concurrence, pour emporter sa deuxième médaille d’or après 2011. Seulement 23ème mondial de la spécialité cette saison, peut-il répéter son exploit ? Ce serait encore plus fort qu’il y a deux ans.