Mondiaux de ski : sortie de piste pour le clan français

Alexis Pinturault est reparti bredouille en individuel lors des Mondiaux de Saint-Moritz.
Alexis Pinturault est reparti bredouille en individuel lors des Mondiaux de Saint-Moritz. © DIMITAR DILKOFF / AFP
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avec C.B. , modifié à
Avec deux médailles, le ski français est loin de l’objectif qu’il s’était fixé pour les Mondiaux de Saint-Moritz. Inquiétant à un an des Jeux olympiques. 

Deux petites médailles et puis s’en va. Le ski alpin français a déçu aux Mondiaux de Saint-Moritz, avec un seul titre en individuel, celui de Tessa Worley en géant, et la victoire dans l’épreuve par équipes, bien loin de l’objectif annoncé. Des performances qui inquiètent à un an des Jeux olympiques de Pyeongchang, en Corée du Sud.

  • Le pire bilan depuis 2007

Avec deux médailles d’or, la France termine à la troisième place du classement des nations, derrière l’Autriche et la Suisse. A priori, rien d’infamant, sauf que le clan tricolore n’avait plus connu une moisson aussi décevante depuis dix ans, avec une seule médaille aux Mondiaux de 2007. Le bilan est d’autant plus terne que l’objectif était de repartir de Suisse avec cinq breloques. "C’est en dedans de l’ambition annoncée, c’est vrai", a convenu Michel Vion, le président de la Fédération française de ski (FFS), interrogée par Europe 1. "On fait une saison superbe en ski alpin, si on avait annoncé une ambition à deux médailles on nous aurait ri au nez".

La sortie de piste est tout de même rude pour l’équipe masculine. Ces messieurs, qui réalisent une belle saison en Coupe du monde (Alexis Pinturault, Mathieu Faivre et Victor Muffat-Jandet dans le top 20 au classement général), ne sont pas montés une seule fois sur le podium. La dernière course des Mondiaux, dimanche en slalom, a été l’illustration parfaite de cette faillite collective, avec la médiocre 17ème place de Victor Muffat-Jandet comme meilleure performance. "C’est une déception terrible pour eux. Ils ont tenu la dragée haute tout l’hiver à la concurrence", s’est désolé Fabien Saguez, le Directeur technique national de la FFS, au micro d’Europe 1.  

 
  • Pinturault, le zéro pointé

Un homme symbolise l’échec de ces Mondiaux : Alexis Pinturault. La star du clan tricolore, deuxième au classement général de la Coupe du monde, arrivait pourtant en favori sur le combiné et le géant. Il s’est spectaculairement raté, terminant respectivement dixième et septième des deux épreuves. " "Sans aucune médaille individuelle autour du cou, la seule chose positive c'était le super-G (6e) et surtout l'épreuve par équipes. Je remercie l'équipe d'avoir remporté l'or. Le reste c'est beaucoup de déception", a constaté "Pintu", interrogé dimanche en conférence de presse.

Problème : Pinturault a la fâcheuse habitude de passer à côté des grands événements, avec "seulement" le bronze en géant aux Jeux de Sotchi en 2014 et aux Mondiaux de 2015. "Il faudra tirer les conclusions, j'ai déjà des petites idées pour expliquer pourquoi ça s'est mal passé", a avancé le skieur. Du côté de l’équipe de France, l’attitude du champion, qui ne dormait pas dans l’hôtel des Bleus  pendant les Mondiaux, commence cependant à agacer. "A trop se renfermer sur lui-même, il finit peut-être par étouffer", a confié un proche de l’équipe de France à l’AFP, sous couvert d’anonymat. S’ouvrir pour réussir, voilà peut-être une piste à étudier pour Pinturault.

  • Pas de bonne "surprise"

Cette année, le ski français n’a pas réussi un des "miracles" dont il a le secret. A Saint-Moritz, pas de Steve Missiler, vice-champion olympique inattendu du géant en 2014, ou de Jean-Baptiste Grange, vainqueur à la surprise générale du slalom aux Mondiaux de 2015 après plusieurs saisons de galère. Si Alexis Pinturault n’a pas à rougir de sa sixième place en Super-G, une épreuve dont il n’est pas un spécialiste, la vitesse française n’a globalement pas brillé.  

 Alors, comment expliquer ces échecs ? "On a été un peu effacés face à l’événement, pas par les conditions ni par le tracé, mais plus par notre mental", a analysé Fabien Saguez. "Après, il est important de prendre un peu de recul, de finir la saison et de passer sur cette déception. Et ensuite, à froid, de trouver des solutions", a poursuivi le DTN. A un an des Jeux, le ski français doit désormais effectuer son examen de conscience. Une thérapie de groupe nécessaire, pour ne pas revivre une nouvelle faillite collective.