Des spectateurs aux anges malgré la défaite de leur équipe, des joueurs battus qui viennent saluer longuement l'un de leurs vainqueurs, c'est l'effet Tony Parker, de retour lundi pour la première fois sous le maillot d'un autre équipe, Charlotte, à San Antonio où il a passé 17 saisons.
Le retour d'un héros. "Il y aura de l'émotion et de la nostalgie", avait anticipé Parker avant le coup d'envoi, et il avait vu juste. Dès l'échauffement, il a passé de longues minutes à serrer les mains de connaissances, à signer des autographes, à discuter avec ses anciens coéquipiers ou à plaisanter avec des membres du staff des Spurs ou avec une autre légende du club, David Robinson. À San Antonio, Parker, 36 ans, est encore chez lui, même s'il est parti relever en juillet un dernier défi à Charlotte. Sa femme et leurs deux enfants vivent encore au Texas et s'il en avait besoin, le public de l'AT&T Center et les Spurs lui ont montré qu'il serait à jamais l'un des leurs.
L'ovation du public. Pour rendre hommage à celui qui a participé à la conquête de quatre titres de champion NBA, qui est arrivé à 19 ans, parfait inconnu, avant de devenir l'un des meilleurs meneurs de NBA, les Spurs ont diffusé avant le coup d'envoi une vidéo de près de trois minutes retraçant sa carrière sous leur maillot, conclue par le message en français "Merci Tony". Visiblement touché, l'ancien partenaire de Tim Duncan et Manu Ginobili, désormais retraités, a salué le public qui l'a longuement applaudi en criant son prénom.
You deserved it my brother#TP9#legendpic.twitter.com/9HCnnu6hQR
— Nicolas Batum (@nicolas88batum) 15 janvier 2019
"Tellement d'amour". À son entrée sur le terrain à un peu moins de cinq minutes de la fin du 1er quart-temps, "TP", doublure à Charlotte de Kemba Walker, a encore été chaleureusement applaudi. Il a fallu attendre le troisième quart-temps pour qu'il marque son premier panier, salué par le public comme s'il avait inscrit par un joueur local, et bien sûr par ses proches, dont son père venu de France.
Des performances mitigées. Parker n'avait sans doute pas anticipé que ses Hornets allaient nettement battre les Spurs sur leur terrain (108-93). Sa ligne de statistiques ne reflète pas ses standards habituels cette saison : 8 points (4 sur 12 au tir), 4 passes décisives et 3 rebonds en 19 minutes de jeu. Mais l'ancien international français qui a disputé 1.198 matches et marqué 19.943 points sous le maillot des Spurs, avait l'excuse légitime de l'émotion. "Il y avait tellement d'amour, j'ai beaucoup apprécié ce qui s'est passé, c'est difficile d'expliquer ce que je ressens", a-t-il admis. "C'est un belle victoire pour nous, mes coéquipiers me l'avaient dit avant : On veut gagner pour toi", a-t-il souri.
"Tony est un homme fantastique". Parker est reparti avec des souvenirs inoubliables comme lorsqu'en toute fin de match, les spectateurs ont chanté son prénom et obtenu son retour sur le parquet pour les dernières secondes, ou comme cette émouvante accolade avec Popovich. "Tony est un homme fantastique, il a été un grand joueur pour nous, il mérite tout l'amour qui lui a été témoigné ce soir", a assuré Popovich, que Parker considère comme un second père.