"Complexe." C'est en ce terme que Serge Blanco résume parfaitement la situation actuelle qui frappe la Fédération française de rugby (FFR). Invité exceptionnel de l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures), l'ancien joueur du XV de France avait présenté sa démission de l'instance alors qu'il était élu depuis 2020. Cette décision faisait suite au rejet, par les clubs de rugby en France, du référendum concernant le remplaçant de Bernard Laporte. Ce dernier, condamné à deux ans de prison avec sursis pour corruption, s'était mis en retrait jusqu’à son procès en appel, et avait proposé Patrick Buisson pour lui succéder.
Mais le rugby amateur en a décidé autrement et a rejeté cette proposition, entraînant la démission de neuf élus de la FFR dont Serge Blanco. "J'ai été démissionnaire, même si ce n'était pas ma volonté première, parce que je pense que quand on a des responsabilités et quand un certain nombre de clubs vous font confiance, ce n'est pas évident de les laisser tomber", s'est justifié le nouveau consultant d'Europe 1 pour le Mondial 2023. Ce rejet du référendum a ainsi été perçu par l'ancien président de la Ligue comme une demande de démission de l'ensemble des élus.
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De nouvelles élections
Après la démission de Bernard Laporte, la FFR fait cavalier seule, sans président officiel. Alexandre Martinez, alors trésorier général de l'instance depuis 2016, a été nommé président par intérim par le comité directeur le 3 février dernier. De nouvelles élections doivent se tenir en juin prochain. Elles permettront également de "réélire une douzaine de membres au comité directeur puisqu'il y a eu une démission de l'opposition de neuf personnes", a expliqué Serge Blanco qui évoque une période "trouble" quelques mois avant le début de la Coupe du monde de rugby qui se tiendra en France (8 septembre au 28 octobre). Des élections précipitées pour pallier les départs, avant les nouvelles "grosses élections" en 2024.
Pour le meilleur marqueur d'essais de l'histoire du XV de France (38), "on est dans une zone d'ombre pour le rugby". Reste à savoir si Serge Blanco sera de nouveau candidat, quelques mois après sa démission. Mais l'ancien président du Biarritz Olympique s'interroge : "Je suis en droit de me poser quelques questions, à savoir ce que je vais faire dans quelque temps. La démission a été posée. Maintenant, une autre question va se poser, celle de savoir si je repars ou pas pour une place au comité directeur." Quoiqu'il en soit, "le Pelé du rugby" souhaite avant tout qu'une forme de stabilité soit retrouvée à la FFR. Il espère que le Mondial sera "positif", faisant effacer la tempête que la Fédération est en train de traverser.