La candidature d’une ville pour l’organisation des Jeux olympiques est affaire de gros sous et d’infrastructures, mais aussi de symbole. Les dirigeants de Paris 2024 l’ont bien compris, comme en témoigne les conditions du dévoilement lundi du logo de la candidature. Quant ? A 20h24 précises. Où ? Sur l’Arc de triomphe. L’idée est de marquer les esprits tout en suscitant l’adhésion populaire indispensable à la réussite du projet. L’enjeu est de taille, car le dessin choisi accompagnera le dossier parisien pendant tout le (long) cheminement vers la désignation officielle de la ville hôte par le Comité international olympique (CIO ) en septembre 2017. Le dessin choisi doit donc répondre à des critères précis.
Faire résolument moderne. Comme toutes les autres, les modes du design évoluent avec le temps. En 2016, les lignes se doivent d’être souples, et le style épuré. Le logo de Paris 2024 devrait répondre à cette double exigence. La "lourde" responsabilité du dessin a d’ailleurs été confiée à un jeune homme de 24 ans seulement, membre de Dragon rouge. Cette agence de design, choisie après un appel d’offres, a le vent en poupe, puisqu’elle a récemment été sélectionnée par plusieurs "marques" pour toiletter leur identité visuelle, du PSG à Perrier en passant par la société de production de films pornographiques Marc Dorcel. Pour Paris 2024, le logo devrait être résolument simple, facile à s’approprier, voire à dessiner. "On voulait quelques chose d’assez moderne et de coloré", résume pour Europe 1 Etienne Thobois, directeur du comité de candidature.
Répondre à une double identité. Le logo sera donc marqué par un festival de couleurs, et pas n’importe lesquelles : bleu, noir, jaune, rouge et vert, qui sont les celles des cinq anneaux olympiques. Le célébrissime symbole des Jeux devrait évidemment être présent pour participer au caractère immédiatement identifiable de l’image. La présence des anneaux entrelacés est d’ailleurs un passage quasiment obligé, comme en témoigne les logos définitif des villes hôtes à travers l’histoire. Seules Paris 1924, Munich 1972 et Lake Placid 1980 ont fait sans.
L’identité olympique est une quasi obligation, mais pas seulement. Le pays ou la ville doivent aussi être reconnaissables au premier coup d’œil. Selon les premières informations, c’est la capitale, plutôt que l’Hexagone, qui a été choisi selon ce critère. "Ce n’est pas bleu, blanc, rouge, c’est plus complexe que ça", glisse Etienne Thobois. Exit les couleurs nationales donc, mais la présence, très certainement, de l’incontournable Tour Eiffel. Le choix peut paraître évident, mais il a fait débat. D’abord parce que le célèbre monument reste encore dans les mémoires associé malgré lui aux attentats du 13 novembre 2015, quand il fut fusionné avec le symbole "Peace and Love". Ensuite, parce que cette que sa présence va presque trop de soi. En 2012 d’ailleurs, la Tour Eiffel était absente du logo de la candidature parisienne, au profit d’un cœur censé représenter la paix et l’universalité propres aux Jeux olympiques.
Pour l’heure, seul le logo de l’un des trois rivaux de Paris pour l’obtention des Jeux de 2024 a été dévoilé. Il s’agit de Rome, qui l’a révélé à la mi-décembre 2014. Cette fois, une triple identité a été privilégiée : le dessin comprend les anneaux olympiques, un monument historique et symbolique, le Colisée, dessiné en vert, blanc et rouge, les couleurs nationales.
Une durée de vie éphémère. Par essence, le logo d’une ville candidate est éphémère. Celui de Paris 2024 aura ainsi une durée de vie de moins de deux ans, puisque la ville hôte des Jeux olympiques de 2024 sera élue lors de la 130e session du CIO, le 11 septembre 2017 à Lima, au Pérou. Si la capitale française est désignée, un autre logo sera dessiné. Si elle est éliminée, celui de Paris 2024 rejoindra ceux de Paris 2008 et Paris 2012 au cimetière des candidatures françaises avortées.