Les Bleus n’ont pas cherché d’excuses. Les Français, nettement dominés par les Pays-Bas (2-0) vendredi en Ligue des nations, ont analysé sans concessions leur première défaite depuis leur titre de champions du monde. "Nos insuffisances ont été criantes (vendredi) soir. On n'a pas mis assez (d'ingrédients) pour espérer obtenir un bon résultat, le constat est évident...", a avoué Didier Deschamps, interrogé en conférence de presse. Le discours était le même chez ses joueurs, comme l’a résumé Blaise Matuidi. "C’est un jour 'sans' pour nous, on a manqué de tout et on a été punis", a expliqué le milieu de la Juventus.
"Dépassé dans tous les compartiments du jeu". Comment, alors, expliquer ce rendez-vous manqué dans les grandes largeurs ? Olivier Giroud, interrogé en zone mixte, balaye l’hypothèse d’un manque envie. "Je ne pense pas que ce soit une question d'envie. À partir du moment où t'es dépassé dans tous les compartiments du jeu...", a estimé l’avant-centre, en grande difficulté vendredi, comme ses partenaires d’attaque Antoine Griezmann et Kylian Mbappé.
"J'avais le sentiment qu'en première mi-temps, quand on faisait le pressing, ce n’était pas en équipe, il n'y avait pas ce qu'il fallait pour récupérer le ballon, on jouait trop bas. Quand on le récupérait, la première balle n'était pas tranchante et on avait du mal à repartir en contre-attaque", a poursuivi Giroud. "Je pense que quasiment à tous les niveaux on a péché, ce n’est pas l'équipe de France", a renchéri Moussa Sissoko.
Le poids des absences ? Face aux Pays-Bas, l’équipe de France s’est certes présentée avec un effectif amoindri, avec notamment les forfaits sur blessure des titulaires Samuel Umtiti, Lucas Hernandez et Paul Pogba. Mais Didier Deschamps n’a pas voulu accabler leurs remplaçants, notamment le milieu Steven Nzonzi, fautif sur l’ouverture du score néerlandaise. "Je n'ai pas un message particulier pour Steven, il fait partie d'un collectif. Dans l'ensemble, on a été en-dessous de ce qu'on est capable de faire", a soutenu "DD".
"Je préfère avoir tout le monde à disposition, mais je ne vais pas trouver d'excuses. Les joueurs qui sont là, je les ai choisis", a poursuivi le sélectionneur. Seul Antoine Griezmann l’avoue : "On a eu beaucoup de joueurs absents importants pour nous et ça s'est vu."
Lloris, le seul rescapé du naufrage. Un seul homme a échappé à cette séance d’autocritique collective : Hugo Lloris. Le gardien et capitaine des Bleus a maintenu son équipe à flots avec pas moins de neuf arrêts, notamment au plus fort de la tempête en seconde période. "On aurait pu encaisser plus de buts si on avait pas eu Hugo", a soutenu Matuidi, rejoint sur ce point par Giroud et Deschamps. Les Bleus n’ont, désormais, plus leur destin entre leurs mains. Seule une victoire de l’Allemagne contre les Pays-Bas, lundi soir, leur permettrait de se qualifier pour la phase finale de la Ligue des nations.