La boxeuse algérienne Imane Khelif a remporté son combat jeudi après l'abandon de son adversaire. 1:32
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Geoffrey Branger
La boxeuse algérienne Imane Khelif a fait son entrée en lice en moins de 66 kg jeudi aux JO de Paris. Elle a remporté son huitième de finale contre l'Italienne Angela Carini, qui a abandonné après seulement quelques minutes. Une victoire qui suscite la polémique, alors que la sportive serait atteinte d’hyperandrogénie. 

C'est un abandon qui va alimenter la polémique : la boxeuse algérienne Imane Khelif a fait son entrée en lice en moins de 66 kg jeudi aux JO de Paris. Elle a remporté son huitième de finale contre l'Italienne Angela Carini, qui a abandonné après seulement quelques minutes. "Je suis montée sur le ring pour combattre. Je ne me suis pas rendue mais un coup de poing m'a fait trop mal et j'ai dit ça suffit", a-t-elle expliqué. L'athlète algérienne serait atteinte d’hyperandrogénie, mais de quoi parle-t-on ?

Il s’agit d’un dérèglement du développement humain se manifestant par des taux élevés d’hormones masculines, notamment dans le cas de cette boxeuse. Une hormone qui permet de développer les tissus musculaires, d'accroître la force ou encore de moins ressentir la fatigue, comme l'explique au micro d'Europe 1 le professeur François carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes. "Je pense que ça peut donner un avantage qui peut poser un risque dans un sport comme la boxe, parce que ce sont des coups que l'on donne."

Des questions d'équité et de sécurité

Et ce n’est pas une situation inédite, Caster Semenya, la coureuse de 800 mètres sud-africaine a été exclue de certaines courses pour cette raison : "La fédération internationale d'athlétisme a tranché en disant que ces athlètes-là peuvent participer aux compétitions, à condition de prendre des médicaments qui diminuent leur taux de testostérone en dessous d'un certain seuil, qui est celui que l'on observe d'habitude chez les femmes.", poursuit le spécialiste. 

La boxeuse algérienne avait été écartée des Mondiaux à New Delhi, en Inde, en mars 2023, juste avant son combat pour la médaille d'or après "des taux élevés de testostérone". Un an plus tard, elle est autorisée à participer aux Jeux olympiques de Paris, car elle remplirait selon le comité international olympique "les règles d'éligibilité". De son côté, l’Association Internationale de Boxe Amateur regrette dans un communiqué cette décision, qui soulève selon elle de sérieuses questions sur l’équité de la compétition et la sécurité des athlètes.