"La motivation est là, malgré ce qui s'est passé." Une semaine après les attentats de Bruxelles qui ont fait au moins 35 morts et 340 blessés, la sélection nationale belge est de retour sur le terrain, mardi soir, en match amical, au Portugal (20h45). Et, à l'image de son milieu de terrain Axel Witsel, les "Diables Rouges", comme on les surnomme, sont prêts à défendre les couleurs de leur pays. "On va tout faire pour faire un bon match et essayer de gagner, pour faire plaisir à toute la Belgique", a insisté le joueur du Zénith Saint-Pétersbourg.
Annulé puis reprogrammé dans la foulée au Portugal. A l'origine, ce match entre le Portugal et la Belgique, meilleure équipe du monde au classement Fifa, devait avoir lieu au stade du Roi Beaudoin, à Bruxelles. Annulé le lendemain des attentats pour des raisons de sécurité, il a finalement été reprogrammé à Leiria, au Portugal, à 1.600 kilomètres des lieux du drame. Avant de s'y rendre, l'ensemble du joueurs et du staff se sont rendus à l'aéroport de Zaventem, lieu de la première attaque terroriste le 22 mars dernier. "C'est une situation difficile et choquante", a reconnu Witsel. "Nous avons rendu un hommage à l'aéroport de Bruxelles (dimanche, ndlr) et quand on a vu l'état des lieux, nous avons été choqués. A la télé, on ne réalise pas."
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— Axel Witsel (@axelwitsel28) 29 mars 2016
"Les djihadistes sont nos ennemis". Ces tragiques événements ont bouleversé les joueurs belges, et notamment les musulmans de l'équipe, comme Moussa Dembélé. "C'est une énorme déception aussi, voire même davantage, pour un musulman", a confié le milieu de terrain de Tottenham. "Ces terroristes ne peuvent pas se prétendre musulmans et déshonorer notre religion. Il lui font un tort immense, d'autant que les gens et même les médias ne présentent pas toujours l'islam sous un bon jour. Les djihadistes sont nos ennemis, et ils nous tuent d'ailleurs aussi."
"Le signal, c'est que le football n'a pas peur". Evidemment, le sélectionneur des "Diables Rouges", Marc Wilmots, a conscience de la symbolique de ce match. "Quand le match a été annulé, le Portugal a fait la proposition de déplacer le match et nous le remercions. Nous voulions jouer et eux voulaient jouer", a confié le coach belge. "Le pays a connu un choc émotionnel, on a perdu des gens qui n'avaient rien a voir dans ce conflit. On doit continuer à regarder de l'avant, la vie doit continuer, mais pas dans la peur. On ne va pas arrêter. En tout cas moi, je ne vais pas arrêter. J'ai posé la question à l'équipe, tout le monde était derrière. Son homologue du Portugal, Fernando Santos, évoque lui le "signal" de ce match. "L'important, c'est le signal que donne ce match : le signal, c'est que le football n'a pas peur, les personnes n'ont pas peur."
Ce Portugal-Belgique chargé d'émotion sera précédé d'une minute de silence en hommage aux victimes et les joueurs belges porteront un "message spécial" sur leurs maillots.