C'est une bizarrerie géographique qui a une explication... musculaire. Pour sa toute première édition, en 1903, le Tour de France avait bien pour ambition de faire le tour de la France. Le tracé "faisait Paris-Lyon, Lyon-Marseille, Marseille-Toulouse, Toulouse-Bordeaux, Bordeaux-Nantes et Nantes-Paris", énumère Emilie Bonnaud, journaliste à Europe 1. Problème : "les coureurs étaient épuisés ! C’était vraiment les forçats de la route !", ajoute celle qui va couvrir cette année le Tour pour notre radio. Quand on sait qu'en 1926, les participants parcouraient 5.500 kilomètres, on comprend mieux le problème... Cette année, les coureurs ont quelque 3.300 kilomètres à avaler. Ce qui reste énorme mais est un peu plus raisonnable.
Un tracé qu'il faut équilibrer. Pour tracer le Tour, il faut donc aujourd'hui faire des impasses. Entre l'Alsace et la Bretagne par exemple, tout est une question d'équilibre d'une année sur l'autre. Mais pas d'inquiétude, le Tour finit toujours pas revenir : les organisateurs "peuvent choisir telle ou telle région. C’est pour mieux y retourner finalement l’année d’après", décrypte Emilie Bonnaud.
Au passage, sachez que ce n'est pas Christian Prudhomme qui "trace" le Tour. Depuis quelques années, l'ancien journaliste sportif est bien aux commandes de l'épreuve mais sur le terrain, il a à ses côtés Thierry Gouvenou "qui veut aussi chaque année aller dégoter quelque chose d’inédit", ajoute Emilie Bonnaud. Un exemple dans cette édition 2018 : le 17 juillet, sur la première étape dans les Alpes, les coureurs vont grimper le Plateau des Glières, un chemin de terre ! C'est du jamais vu depuis l’entre-deux-guerres...
Ces incontournables qui peuvent encore surprendre. Mais le Tour de France ne serait rien sans une arrivée sur les Champs-Elysées... Et sans ses étapes dans les Alpes puis dans les Pyrénées, ou l'inverse ! "Là, ce seront d’abord les Alpes avec le retour de l’Alpe d’Huez cette année. Ça faisait deux ans que le Tour de France n’était pas arrivé au sommet à l’Alpe d’Huez. Et puis dans les Pyrénées, l’étape-phare va passer par le Tourmalet puis enchaîner avec le col de l’Aubisque qui sont également deux cols absolument mythiques du Tour. Il va forcément se passer quelque chose !", ajoute Emilie Bonnaud. Rendez-vous sur la ligne de départ, avec Europe 1 évidemment !
Tournage : Julie Aime
Montage : Guillaume Cloarec