Neymar au PSG, c'est fait. Le club de la capitale a officialisé jeudi soir l'arrivée de la star brésilienne après un feuilleton de près de deux semaines. Barcelone y gagne 222 millions d'euros, le montant de la clause libératoire du prodige, du jamais-vu dans le monde du football. Mais le principal bénéficiaire de l'opération pourrait bien être le joueur, qui devrait voir son salaire exploser et sa carrière atteindre une nouvelle dimension, avec un club et une équipe qui vont lui être totalement dévoués.
L'argument financier. Le premier argument dans la balance a très probablement été financier : selon des médias espagnols, cités par l'Équipe, la prime de signature accordée au père de Neymar par le PSG pourrait être "beaucoup plus élevée que les 40 millions offerts par le Barça" en octobre dernier. D'après la même source, l'attaquant devrait quant à lui toucher un salaire d'environ 40 millions d'euros par an, détrônant Carlos Tévez, actuel footballeur le mieux payé du monde à Shanghai (38 millions). Et loin devant la star du Real Madrid Cristiano Ronaldo (23,6 millions).
Sortir de l'ombre de Messi. Au-delà des finances, plusieurs éléments semblaient, depuis plusieurs semaines déjà, faire pencher le cœur du Brésilien vers Paris. Certes, avec le Barça, Neymar a gagné tous les titres collectifs possibles, du Championnat à la Coupe en passant par la Ligue des champions. Mais au plan individuel, une récompense manque à son palmarès : le Ballon d'or. En 2015, l'attaquant s'est classé troisième dans l'ordre d'attribution de cette distinction, remportée cette année-là par son coéquipier d'alors Lionel Messi.
Deux ans plus tard, les statistiques penchent toujours en faveur de l'Argentin, auteur de 37 buts en club la saison dernière, contre seulement 13 pour Neymar. En quittant l'Espagne, "Ney" met donc fin à l'infernal trio "MSN", formé avec Messi et Suarez, pour penser à lui : libéré de l'ombre de la star argentine, il disposera de la place nécessaire à l'exposition de son talent et à sa reconnaissance. Pour, peut-être, atteindre des statistiques comparables à ses chiffres impressionnants en sélection nationale : 52 buts en 77 matches.
À Paris, la star s'éloignera en outre d'un pays qui veut le juger pour son précédent transfert, présumé frauduleux. En Espagne, Neymar, ses parents, le président du FC Barcelone Josep Maria Bartomeu et l'ex-président Alexandre Rosell sont en effet renvoyés devant un tribunal pour corruption entre particuliers.
Incarner le "rêvons plus grand". Mais pourquoi choisir Paris, plutôt qu'un autre club, pour s'émanciper de son désormais rival argentin ? Probablement parce que PSG aborde une saison excitante, avec deux objectifs : récupérer le titre national et accéder enfin au dernier carré de la Ligue des champions. Plus jeune que Messi (30 ans) et Ronaldo (32 ans), Neymar (25 ans) aura donc tout le soin de redonner son sens au slogan parisien, "Rêvons plus grand", un peu étiolé depuis le départ du buteur Zlatan Ibrahimovic, à l'été 2016.
Le PSG, jamais à court d'idées marketing, a d'ailleurs lancé dans la foulée de la signature de Neymar un autre slogan, inspiré du "Dream bigger" : "Dream closer", soit "Rêvons plus près"… À Paris, on sait que Neymar peut être décisif dans les moments clés. Le Brésilien, auteur de deux buts et d'une passe décisive en sept minutes, avait été l'acteur majeur de la "remontada" infligée par le Barça au PSG, en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions au printemps (6-1). De quoi miser gros sur le prodige brésilien, qui, associé au "Matador" Edinson Cavani, très efficace la saison dernière (49 buts en 50 matches), pourrait permettre au PSG de prendre le large sur ses rivaux de Ligue 1 et se rapprocher, surtout, de la victoire en C1.
Entouré de Brésiliens. Enfin, last but not least, sur le plan personnel, un argument a pu pencher dans la balance : au PSG, Neymar sera entouré d'un nombre important de joueurs brésiliens, avec qui il n'a jamais caché sa proximité. Thiago Silva, Maxwell, Lucas, Marquinhos… Et désormais Dani Alves, arrivé cet été en provenance de la Juventus et ancien coéquipier de "Ney" au Barça. "Sois courageux", intimait ce dernier à son "ami" Neymar devant la presse, le week-end dernier. Et d'avouer : "j'espère que ça (le transfert, ndlr) se concrétisera." C'est désormais chose faite.