La révolution est en marche à l’Olympique de Marseille. Trois jours seulement après sa prise de pouvoir, le nouveau propriétaire américain de l’OM, Frank McCourt, a pris sa première décision forte en nommant jeudi Rudi Garcia sur le banc du club phocéen. L’ancien entraîneur de l’AS Rome et de Lille, libre depuis son licenciement en Italie, doit désormais redresser une équipe en plein doute, seulement 12e de Ligue 1, qui affrontera le PSG pour le "classique" dimanche soir. Si la tâche s’annonce délicate pour Rudi Garcia, son C.V d’entraîneur parle pour lui. On vous explique pourquoi il est l’entraîneur idéal pour l’OM.
Il sait gagner la Ligue 1. Après une dernière saison catastrophique, conclue à une piteuses 13e place, l’OM espère renouer avec son glorieux passé avec l’arrivée de Frank McCourt. L’Américain a clairement annoncé son objectif dans une interview à L’Equipe : "gagner à nouveau le championnat". Ça tombe bien, Rudi Garcia a déjà remporté la Ligue 1 avec Lille en 2011. Encore mieux, il avait réalisé le doublé en remportant également la Coupe de France, lui permettant d’être élu au passage meilleur entraîneur de l’année par l’UNFP. De là à connaître le même succès avec l’OM, c’est une toute autre histoire.
Il sait redresser les monuments en péril. Outre un passage réussi dans le Nord, Rudi Garcia a acquis une solide réputation en redressant un club mythique : l’AS Rome. A son arrivée à l’été 2013, le club de la capitale italienne était lui aussi en lambeaux, plombé par des résultats catastrophiques et de nombreuses crises internes. En seulement quelques mois, Rudi Garcia a pourtant séduit les (bouillants) fans giallorossi, avec notamment dix victoires de suite pour ses débuts en Serie A et une belle deuxième place derrière l’intouchable Juventus Turin.
La suite fut cependant moins rose : malgré une nouvelle place de dauphin en 2014-2015, il est limogé en janvier dernier après une demi-saison 2015-2016 ratée et des résultats décevants en Ligue des champions. Mais si l’aventure s’est mal terminée, Rudi Garcia n’en reste pas moins l’homme qui a redressé durablement le club de la Louve. S’il pouvait faire pareil sur le banc phocéen, les fans de l’OM ne s’en plaindraient assurément pas.
Il fait bien jouer ses équipes. La devise de l’OM, "droit au but", résume à elle seule la philosophie tournée vers l’offensive qu’attend le peuple marseillais. Que les fans phocéens se rassurent : Rudi Garcia aime l’attaque. Au Mans, à Lille ou à la Roma, l’entraîneur a toujours déployé un jeu collectif huilé et chatoyant tourné vers l’offensive. Les fans du Losc se souviennent encore du trio Hazard-Sow-Gervinho qui avait tourmenté les défenses de Ligue 1 au début des années 2010. Mais pour mettre en place son jeu, Rudi Garcia devra aussi compter sur le portefeuille du nouvel actionnaire…
Il sait résister à la pression, mais... Pour résister au contexte marseillais, l’entraîneur de l’OM doit savoir affronter la pression. A Rome, Rudi Garcia a connu un club comparable, fait de pression populaire et médiatique intenses dans une ville qui respire le foot. Pour ne rien gâcher, il avait su séduire les fans romains par son charisme, son autorité, son italien impeccable et un discours musclé.
Mais Rudi Garcia est aussi un entraîneur clivant : à Rome, comme à Lille, il s’est ainsi attiré des inimitiés en interne. Autre bémol, ses résultats n’ont jamais été brillants en Ligue des champions, autre objectif annoncé de Frank McCourt. Avant de penser à la scène européenne, l’OM doit cependant redevenir une place forte du foot français. A Rudi Garcia de relever le défi.