Moa Hjelmer, championne d'Europe du 400 mètres en 2012, s'est tue pendant six ans mais elle a fini par parler. Les témoignages de victimes sur les réseaux sociaux lui ont permis de dénoncer publiquement jeudi le viol dont elle a été victime en 2011.
Un autre sportif dénoncé. Dans une publication jeudi sur Instagram, l'athlète raconte comment à la fin d'une soirée arrosée après une compétition sportive, un sportif plus âgé et marié l'a raccompagnée à l'hôtel puis violée. "Quand c'est fini, je prends mes affaires et je m'en vais. J'ai honte, qu'est-ce que j'ai fait de mal ?" écrit-elle. "J'ai toujours été forte et sûre de moi et je sais maintenant que ce n'était pas MA faute, et pourtant, ça a pris six ans avant que j'ose prendre la parole. Merci #metoo", conclut Moa Hjelmer, 27 ans.
2.290 femmes ont parlé. La jeune femme n'a pas dit si elle avait porté plainte. En Suède, le délai de prescription pour les viols est de 10 ans. Dans le sillage de l'appel viral #metoo, la parole s'est libérée en Suède, souvent présentée comme un modèle en termes d'égalité des sexes, et de nombreuses femmes ont témoigné dans la presse et sur les réseaux sociaux. Elles étaient 2.290 femmes à dénoncer viols, agressions et harcèlements dans le milieu sportif, dans le quotidien Dagens Nyheter jeudi.