Après une promenade de santé au Celtic Glasgow (5-0), la Ligue des Champions du PSG débute vraiment mercredi. L’équipe de la capitale reçoit le Bayern Munich, l’autre grand favori du groupe B (qui compte aussi Anderlecht). A n’en pas douter, c’est la première place qui se jouera face à l’ogre munichois, vainqueur de la compétition en 2013, et finaliste en 2010 et 2012. Mais cette confrontation à gros enjeux sportifs vaudra aussi pour plusieurs retrouvailles. Celles de l’entraîneur Carlo Ancelotti et de l’attaquant Kingsley Coman, tous deux anciens du PSG d’abord. Celle de Franck Ribéry avec le public français ensuite, pour la première fois depuis plus de trois ans. Celle de Neymar enfin, qui a manqué le dernier match du PSG, et qui a eu le temps de manquer.
Carlo Ancelotti, trois ans après
L’entraîneur italien n’est pas resté longtemps au PSG. Une saison et demi, tout au plus. Carlo Ancelotti a pourtant durablement marqué le club. D’abord parce qu’il a été le premier entraîneur de renom de l’ère qatarie. Ensuite parce qu’il a su conquérir le public et la presse par sa disponibilité, son humour mais aussi son professionnalisme. Il a ainsi tenu à s’adresser très rapidement en français aux journalistes. Et puis il y a l’aspect sportif. Avec le technicien italien à sa tête, le club de la capitale a obtenu le premier de ses quatre titres consécutifs.
Carlo Ancelotti concède de "l’excitation" au moment de retrouver, quatre ans après son départ, son ancien club. "Je vais retrouver un Paris Saint-Germain qui a beaucoup changé depuis mon départ", déclare-t-il lundi dans Le Figaro. "Je suis heureux de retrouver le Parc des Princes, ses supporters et des joueurs comme Thiago Silva, Rabiot, Motta, Verratti, Pastore. On avait une belle relation, ils me manquent. Je garde aussi contact avec le président (Nasser al-Khelaïfi)."
La rupture avait pourtant été source de tensions, puisque le club voulait conserver son entraîneur, alors que Carlo Ancelotti était courtisé par le Real Madrid. "Je n’ai pas eu la bonne attitude car je voulais partir et le club souhaitait que je reste encore à la tête de l’équipe…", concède-t-il. "On a eu des petits problèmes. C’était une période difficile et les rapports avec Nasser étaient compliqués, mais le temps va régler tout ça. Aujourd’hui, nos contacts sont bons." Assurément son accueil au Parc des Princes sera chaleureux.
Coman, le retour du "Titi" parisien
Kinglsey Coman n’a joué que quatre matches officiels avec le PSG. Il a pourtant eu le temps de marquer l’histoire du club. Le 17 février 2013, face à Sochaux, il est en effet devenu le plus jeune joueur à disputer une rencontre avec l’équipe professionnelle. Il était alors âgé de seize ans, huit mois et quatre jours. La saison suivante, il ne dispute que trois bouts de matches. Quant au Parc des Princes, il n’y a joué que 28 minutes le 17 mai 2014 face à Montpellier. Pourtant, ce natif de Paris connaît bien le stade, lui qui a intégré le centre de formation du PSG à neuf ans.
C’est pourtant Kingsley Coman qui est à l’origine de son départ, à la fin de la saison 2013-2014. Craignant de ne pas bénéficier d’assez de temps de jeu, il refuse le contrat que lui offre pourtant le club, une grande première là encore, et s’engage avec la Juventus. Un an et un titre de champion d’Italie plus tard, il rejoint le Bayern Munich, où il explose définitivement.
Et le voilà qui va affronter le club qui l’a formé. "C´est un plaisir que de retourner dans ce stade que je connais bien, même si j'y ai pas beaucoup joué. Pour un Parisien d'origine, c'est quelque chose de grand d'affronter pour la première fois le club de la ville où on a grandi. Jamais je 'ai autant été sollicité pour avoir des places", rigole-t-il dans une interview au Parisien. "J´ai débuté comme joueur professionnel au PSG, donc c'est un événement inoubliable. J'ai aussi laissé quelques amis au Camp des Loges comme Presnel Kimpembe (défenseur du PSG, ndlr) qui est un vrai ami", affirme encore celui qui avait été lancé dans le grand bain par un certain… Carlo Ancelotti, son actuel coach au Bayern.
Ribéry, la "der" en France ?
Voilà près de trois ans et demi que Franck Ribéry n’a plus foulé une pelouse française. La dernière fois, c’était le 5 mars 2014, avec les Bleus, au stade de France, pour une victoire en amical (2-0) face au Pays-Bas. Depuis, plus rien. L’ancien Marseillais a pris sa retraite international, et son club n’a plus joué dans l’Hexagone depuis un match à Lille, le 23 octobre 2012. Au Parc des Princes, le public français aura donc l’occasion de revoir celui qui l’a enchanté pendant de nombreuses années, avec le maillot frappé du coq principalement, lui qui compte 82 sélections, pour 16 buts marqués.
Reste à savoir quel Franck Ribéry verront les spectateurs de PSG-Bayern. Sa place au coup d’envoi n’est d’abord pas garantie. Car à 34 ans, l’attaquant français n’a plus la même fougue. Il peine plus à déborder et son rendement s’en ressent. Mais sa motivation reste intacte. Son jet de maillot, lors de la première journée de la Ligue des Champions contre Anderlecht, après son remplacement à la 73ème minute, montre qu’il a encore faim de ballon, autant qu’il reste cette éternelle tête brûlée. Mais pour celui qui arrive en fin de contrat à l’issue de la saison, la fin de carrière est proche. Et le match de mercredi sera peut-être la dernière occasion de le voir évoluer en France. Autant en profiter à plein.
Neymar, l'indispensable ?
Côté PSG, c’est un autre retour qui sera scruté de près. Rien de géographique cette fois. Neymar fera son grand retour sur la pelouse après une légère blessure au pied. La star brésilienne n’a manqué qu’un match, mais sans lui, l’équipe parisienne n’est pas parvenue à gagner à Montpellier (0-0). De quoi faire apparaître un débat sur une éventuelle "Neymar-dépendance". Un débat qu’il est sans doute un peu tôt pour trancher, mais les supporters parisiens ne sont certainement pas malheureux que le génial attaquant soit disponible face au Bayern.
Pour autant, ce n’est pas son niveau de jeu qui secoue le petit monde du ballon rond. Car il s’agira du premier match avec la doublette Cavani-Neymar depuis le désormais célèbre "Penalty Gate". Le 17 septembre dernier, les deux joueurs s’étaient disputés après un penalty obtenu par le PSG, pour le droit de tirer. Depuis, Neymar s’est parait-il excusé. Mais Emery n’a pas vraiment tranché, publiquement en tout cas. De quoi espérer qu’un joueur du Bayern commette une faute dans sa surface, histoire de voir comment se comportent les deux attaquants.