Qualifications Mondial 2018 - France - Pays-Bas : pour les Bleus, ça peut virer à l’orange

Antoine Griezmann lors d'une séance d'entraînement à Clairefontaine, lundi. © FRANCK FIFE / AFP
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L’équipe de France, deuxième de son groupe de qualifications après sa défaite en Suède en juin, doit absolument l’emporter contre les Néerlandais, jeudi soir au stade de France. 

Il n’y a pas encore le feu dans la maison France, mais l’étincelle n’est pas loin. Battus en Suède en juin dernier (1-0), les Bleus se sont singulièrement compliqués la tâche sur la route du Mondial 2018. Les Français, désormais deuxièmes du groupe A, doivent impérativement l’emporter contre les Pays-Bas, jeudi soir au stade de France (20h45), pour ne pas compromettre leurs chances de qualification directe. Une rencontre brûlante qui ne manquera pas d’enjeux pour Didier Deschamps et ses joueurs, critiqués ces derniers mois pour la pauvreté du jeu proposé.  

  • L’enjeu comptable : rester dans la course à la première place

Jusqu’à cette incroyable erreur d’Hugo Lloris à la dernière minute du match contre la Suède, le chemin des Bleus ressemblait à un long fleuve tranquille. Mais l’inhabituelle bourde du gardien et capitaine tricolore a totalement relancé le groupe A. Les Suédois, qui se déplacent pendant ce temps en Bulgarie, sont désormais en tête à la différence de buts (13 pts chacun), devant les Français. Les Pays-Bas en ont également profité pour revenir à trois points (10 pts),  juste avant de défier les Bleus au stade de France.

Le calcul est désormais simple : soit l’équipe de France l’emporte et repousse les Oranje à six points, soit elle les laisse à trois points en cas de match nul, ou, scénario cauchemar, elle les voit revenir à hauteur en cas de défaite. "Est-ce une surprise si on gagne ? Je ne sais pas, peut-être", a botté en touche Dick Advocaat, le sélectionneur néerlandais, interrogé mercredi en conférence de presse. Les Néerlandais, que les Français ont battu à l’aller à Amsterdam (1-0), ont certes perdu leur splendeur passée. Mais avec Arjen Robben, Wesley Sneijder ou encore Memphis Depay, il leur reste des armes pour créer la "surprise".

  • L’enjeu collectif : développer un jeu plus offensif

Pour les Bleus, l’enjeu ne pourra cependant pas évacuer le débat sur le jeu. Depuis l’Euro, l’équipe de France donne le sentiment de stagner, voire même de régresser dans son expression collective. Le débat ne date pourtant pas du match perdu en Suède. En mars dernier, les Bleus avaient ainsi éprouvé les pires difficultés pour venir à bout du "petit" Luxembourg (3-1). Quelques jours plus tard, les Espagnols avaient même donné une leçon de football aux Tricolores (défaite 2-0), au stade de France.

L’équipe de France ne manque pourtant pas de talent, notamment en attaque, avec les retours de Kingsley Coman et Nabil Fekir qui s’ajoutent à Antoine Griezmann, Olivier Giroud et Kylian Mbappé, même si les trois derniers cités ont très peu joué depuis le début de la saison. Au milieu de terrain, Corentin Tolisso, transféré au Bayern Munich, Adrien Rabiot, excellent avec le PSG, Paul Pogba, très bon avec Manchester United, ou encore N’Golo Kanté, toujours aussi indispensable à Chelsea, offrent une palette de solutions à faire pâlir d’envie plus d’un sélectionneur. Pourtant, l’alchimie tarde à opérer.  

  • L’enjeu pour Didier Deschamps : faire taire les critiques

Les difficultés françaises ont également réveillé les critiques contre Didier Deschamps, accusé de privilégier la défense à l’attaque, le conservatisme à l’audace. Son choix d’aligner en Suède les "anciens" Moussa Sissoko et Dimitri Payet, pourtant loin d’être dans la forme de leur vie, et non les "diamants" Thomas Lemar, Kylian Mbappé ou Ousmane Dembélé (pas convoqué par Deschamps), a ainsi été incompréhensible pour beaucoup d’observateurs.

"Je ne sais pas ce que c'est qu'être frileux, je supporte la chaleur, je ne crains pas le froid", avait répondu le sélectionneur avec ironie, quelques jours après la défaite en terre suédoise, en conférence de presse. Contre les Pays-Bas, la composition de "DD" sera donc scrutée avec attention. Mais peu importe les joueurs et le système de jeu : les Bleus doivent désormais gagner, et bien jouer. Et non pas l’un ou l’autre.