Les jours se suivent et se ressemblent pour l'équipe de France à l'approche de l'Euro. Après les forfaits de Kurt Zouma, Mathieu Debuchy, Raphël Varane et Jérémy Mathieu, voilà que Lassana Diarra regardera lui aussi l'Euro sur son canapé. Le Lab Euro a imaginé qui pourrait les rejoindre. Et les différents scénarios.
Olivier Giroud, foutus sifflets. Face à l'Écosse, le Gunner évolue sous les sifflets du stade Saint-Symphorien de Metz. Vexé par les cris "Gignac ! Gignac !" à chaque ballon touché, il décide de répondre aux supporters. Après avoir manqué son face-à-face avec la cage - il venait d'éliminer le gardien d'un contrôle orienté raté -, Giroud se présente nez à nez avec les bouillants ultras messins de la "Horda Frénétik". Il leur adresse un énorme bras d'honneur, mais le destin est contre lui. Quand son bras gauche vient taper le droit qui se lève (à l'instar de son majeur), Olivier Giroud se double fracture le radius et se brise l'humérus. Bilan : quatre mois d’absence pour l'attaquant d'Arsenal.
Antoine Griezmann, maudits penaltys. Arrivé le dernier en Autriche (enfin, l'avant-dernier avec Schneiderlin), Griezmann se donne à fond à l'entraînement : une opposition à sept contre sept sur un terrain réduit. Il se balade, met un double petit pont à Adil Rami, et se fait faucher dans la surface par Laurent Koscielny, spécialiste en la matière. Griezmann prend ses responsabilités et tire le penalty. Il s'élance, dégomme la barre transversale, comme en finale de la Ligue des champions face au Real. Énervé d'avoir réveillé un mauvais souvenir, il vient frapper avec haine le poteau droit de Lloris. Rupture du ligament du genou gauche, six mois d'absence. Triste fin de saison pour le Mâconnais.
Adil Rami, la tête de trop. Malgré son match en demi-teinte contre le Cameroun (pour être gentil), Didier Deschamps décide de lui faire confiance contre l'Écosse. Aligné avec son nouvel acolyte Laurent Kosciely, il réalise un bon début de match. Relances appliquées, interventions décisives, le grand Rami est de retour. La deuxième mi-temps commence, et sur un ballon perdu par N'Golo Kanté au milieu, les Écossais partent en contre. Dépassé par la vitesse du vétéran Darren Fletcher, Rami prend tous les risques et décide de tacler de la tête (comme face à Neymar). Le ballon sort en touche, Rami est K.-O. après avoir heurté le pied du joueur écossais. Victime d'une commotion cérébrale, Adil Rami assure en zone mixte "ne plus se souvenir de rien", mais pense "avoir réalisé une prestation satisfaisante". Deschamps ne prend pas de risque, et demande à Rami de retourner en vacances. Au plus grand bonheur de ce dernier, sonné.
Patrice Evra, patron du vestiaire. Dans le vestiaire de la Juventus, il avait célébré la Coupe d'Italie en reprenant du Booba avec Pogba et Lemina. Après la victoire compliquée des Bleus contre l'Écosse (5-4), "Patoche" a encore une fois voulu fêter ça. Accompagné de Blaise Matuidi, ils lancent la danse du "Charo" sur les bancs des vestiaires messins. Evra, tout juste sorti de la douche, glisse, retombe sur l'angle du banc et se fracture le coccyx. Son absence reste indéterminée mais l'ancien Monégasque est obligé de faire une croix sur l'Euro. Personne ne chassera la taupe cet été.
Hugo Lloris, un mal pour un bien. Sur une reprise trop enlevée de Gignac à l'entraînement, Hugo Lloris vient en bon capitaine réconforter l'attaquant des Tigres. Mais en prenant le n°10 des Bleus dans ses bras, le gardien de Tottenham se retourne le pouce droit. Il doit porter une attelle pendant un mois, soit pile la durée de l'Euro. Pas grave, son remplaçant Steve Mandanda lui a été largement supérieur sur la saison. Promu capitaine, Blaise Matuidi est transfiguré par le brassard et réussit tout ce qu'il entreprend. Y compris soulever le trophée le 10 juillet.