Vendredi soir, aux alentours de 22h, la Ligue 2 pourrait compter deux nouveaux clubs franciliens dans ses rangs. Et si ce n'est pas le cas cette fois, ce le sera sans doute lors des deux journées suivantes. Le Red Star, leader du classement de National, situé à Saint-Ouen, et son dauphin, le Paris FC, comptent en effet respectivement 7 et 5 points d'avance sur le quatrième, le Racing club de Strasbourg, à trois journées de la fin. Les deux clubs devraient ainsi rejoindre la saison prochaine le Francilien Créteil dans l'anti-chambre de l'élite mais aussi gagner du terrain dans l'ombre de l'omnipotent PSG. "En termes d'authenticité, on n'a pas de complexe à faire par rapport au PSG", estime le directeur sportif du Paris FC, Alexandre Monier, au micro d'Europe 1. "Le PSG est aujourd'hui dans une autre sphère. Et je ne suis même pas sûr que ce soit complétement un club parisien. Nous, on a la possibilité de représenter la capitale." Les propriétaires qatariens du PSG apprécieront.
Le PFC veut quitter le National. Il faut dire que le PFC et le PSG ont été un temps un seul et même club. Fondé en 1969 pour relancer le football dans la capitale, le Paris FC a fusionné un an plus tard avec le stade Saint-Germain pour donner naissance au PSG.
Mais l'union entre les deux clubs ne dura que deux ans. En 1972, le PFC retrouva son indépendance. Mais pas vraiment la lumière. Il fut relégué en deuxième division à l'issue de la saison 1973-74 et n'a disputé depuis qu'une saison dans l'élite, en 1978-79. Pensionnaire de National (3e division) depuis 2006, le PFC, qui a signé en début d'année un contrat de partenariat avec le géant Vinci, espère retrouver le 2e échelon, qu'il n'a plus fréquenté depuis 1983.
Le parcours et l'histoire sont évidemment bien différents du côté du Red Star. Car si le PFC se targue d'être aussi authentique que le PSG, le Red Star, lui, peut se prévaloir de plus d'un siècle d'existence. Le club, installé à Saint-Ouen, dans la proche banlieue Nord de Paris, a en effet été créé dans la capitale en... 1897, 72 ans avant le PFC. "Le Red Star a un passé très puissant, il a traversé deux guerres mondiales et ce vécu est porteur d'une âme", souligne au micro d'Europe 1 le président du club, Patrice Haddad, qui relève qu'on ne peut pas "se comparer à des clubs moins vieux qui ont beaucoup plus de moyens". Là encore, le PSG se reconnaîtra.
Le stade Bauer (3.000 places) sera plein, vendredi soir :
RED STAR / ISTRES à guichets fermés ! Il n’y a désormais plus aucune place disponible à la vente. #VotreCoeurNotreForce
— Red Star (@RedStar_FC) May 8, 2015
Le Red Star en Ligue 2 ? Sans doute, mais où ? "Ça fait environ 230 matches entre la CFA et le National qu'on fait les uns derrière les autres, d'année en année, pour en arriver à ce match ultime", souligne le président du Red Star. Une victoire face à Istres, vendredi soir, suffit en effet à "l'Etoile rouge" pour assurer sa montée en Ligue 2. "La prochaine étape est d'y passer un certain temps, de se structurer au niveau des infrastructures, du centre de formation et de penser à plus encore." Plus, cela pourrait être un nouveau stade, ou en tout cas un autre stade.
Car si le Paris FC n'a pas de souci à ce niveau-là - il aura quand même le souci de remplir "son" stade Charléty, qui sonne régulièrement le creux -, ce n'est pas le cas du Red Star, qui planche déjà sur une solution de repli à son mythique - mais archaïque - stade Bauer. Patrice Haddad en convient : s'il doit avoir lieu - les supporters continuent de militer pour le maintien à Bauer -, le déménagement sera "un sacrifice fait au professionnalisme". Le Stade de France, situé non loin de Saint-Ouen, peut être une option. Le stade Jean-Bouin en est une autre. Contraint de trouver un point de chute pour son huitième de finale de Coupe de France face à Saint-Etienne (1-2), le Red Star avait évolué dans le stade du 16e arrondissement. Un stade situé dans l'ombre du Parc des Princes, terrain de jeu du PSG...