Roland-Garros 2023 : une édition marquée par la «guerre de la programmation»

Les organisateurs de Roland-Garros ont essuyé plusieurs critiques après avoir programmé le match féminin Stephens-Sabalenka en night session dimanche dernier. © Emmanuel DUNAND / AFP
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Jean-Baptiste Sarrazin / Crédit photo : Robert Szaniszlo / NurPhoto / NurPhoto via AFP

L'édition 2023 de Roland-Garros a été marquée par une autre bataille que celle sportive : la bataille de la programmation. Night session, ordre des demi-finales, ou encore choix des courts pour certains matches, les organisateurs se sont livrés à un véritable casse-tête cette année, sous la pression des diffuseurs.

C'est un choix qui a été difficile à réaliser pour les organisateurs de Roland-Garros , dont Europe 1 est la radio partenaire . Quel match entre Djokovic-Alcaraz ou Zverev-Ruud allait se jouer en premier ce vendredi, à l'occasion des demi-finales du tableau simple messieurs ? Malgré la pression des diffuseurs et des télévisions mondiales à l'instar du géant américain Tennis Channel qui retransmet le tournoi aux États-Unis, c'est bel et bien le duel entre le Serbe et l'Espagnol qui sera joué en premier, à partir de 14h45. Un coup dur pour certains diffuseurs qui espéraient voir ce match en soirée afin de toucher une plus grande audience.

En faisant ce choix, la directrice du tournoi Amélie Mauresmo a opté pour l'équité sportive au détriment de l'aspect financier. Pour rappel, les quarts de finale de Novak Djokovic et de Carlos Alcaraz s'étaient joués mardi dernier quand ceux de Casper Ruud et d'Alexander Zverev se sont disputés le lendemain, mercredi. Avec un jour de repos en plus, le numéro 1 mondial et le numéro 3 vont donc logiquement débuter leur demi-finale en premier malgré la pression des chaînes de télévision, Roland-Garros étant diffusé dans plusieurs dizaines de pays dont les États-Unis et la Chine où le décalage horaire peut être important.

Revente de billets

Depuis le début de la quinzaine, les organisateurs doivent composer avec les choix des uns et des autres. Prônant la qualité des rencontres et non la parité entre les hommes et les femmes, Amélie Mauresmo et l'organisation du Grand Chelem ont du faire face à quelques critiques concernant certaines programmations. Alors que l'ensemble des "night sessions", ces rencontres de gala programmées le soir sur le court Philippe-Chatrier, n'ont vu quasiment que des oppositions masculines cette année, une seule a été l'objet de critiques. Dimanche dernier, le match entre l'Américaine Sloane Stephens et la Biélorusse Aryna Sabalenka avait été désigné comme le match de la soirée, suscitant des critiques et une revente massive des billets sur la plateforme du tournoi. Ce jour-là, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz jouaient également.

Pour se défendre, les organisateurs ont mis en avant la volonté de promouvoir le tennis féminin. Un argument recevable pour Cédric Pioline, consultant spécial de l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures en direct sur Europe 1) , qui s'était montré compréhensif vis-à-vis de ce choix de programmation.