Match interrompu et lutte acharnée. Vingt minutes durant, Andy Murray a fait souffler un vent de folie samedi sur l'ocre du Philippe Chatrier, mais comme souvent cette année avec Novak Djokovic, la logique a finalement été respectée. Le numéro un mondial s'est qualifié pour la finale de Roland-Garros après 4 heures et 9 minutes d'une lutte acharnée. Mais que ce fut dur. Il a d'abord fallu gérer le timing d'un match interrompu vendredi soir par l'orage et l'obscurité, mais aussi contenir le retour canon d'un Andy Murray impressionnant de ténacité et par instants monstrueux en défense. Heureusement pour "Nole", le Serbe a pu compter sur cette capacité propre aux grands champions de toujours rajouter ce zeste de précision et d'audace pour surclasser son rival.
L'appui du public et la remuntada écossaise. Tout avait pourtant parfaitement commencé pour Djokovic, facile vainqueur des deux premières manches, à chaque fois sur le score de 6-3. A ce moment de la partie, difficile d'imaginer une autre issue qu'une victoire en trois manches du numéro un mondial face à un Murray râleur et dépassé. Mais l’Écossais, lui aussi invaincu jusque là sur terre battue en 2015 (hormis un abandon à Rome face à David Goffin), montre qu'il est lui aussi un grand champion. Plus mobile, plus constant, il bouscule son adversaire et s'attire la sympathie du public. Un tournant dans ce match, puisque Novak Djokovic semble décontenancé. Après la perte du troisième set 7-5, le Serbe s'assied sur sa chaise, les yeux dans le vague. Mais les éléments vont jouer en sa faveur : la pluie puis l'obscurité interrompent la partie à 3-3 dans la quatrième manche.
Djokovic en route pour sa troisième finale à Roland-Garros. On aurait pu penser que les deux hommes auraient eu du mal à se remettre dans le bain le lendemain, il n'en a rien été. Murray comme Djokovic ont repris le match samedi après-midi comme ils l'avaient conclu la veille : pied au plancher. A ce petit jeu-là, Andy Murray a le meilleur démarrage. Il breake a 5-5 et s'offre une manche décisive, un luxe face à Djokovic. Mais Murray ne profite pas de ce privilège, pire, il gâche l'occasion de faire trembler le grand favori du tournoi. Impérial sur son engagement, Djokovic repousse l’Écossais trois mètres derrière sa ligne et lui prend son service à deux reprises. Paradoxalement, le numéro un mondial conclut ce combat acharné sur une dernière manche facile :6-1, il jouera bel et bien sa troisième finale à Roland-Garros.