Le grand jour est arrivé. Jo-Wilfried Tsonga affronte à 13 heures le Suisse Stanislas Wawrinka en demi-finale de Roland-Garros. L'enjeu ? Outre une place en finale, le Manceau serait en cas de victoire le premier Français à atteindre la finale du simple messieurs depuis Henri Leconte en 1988.
>> Avant de suivre le match, dès 13 heures, en direct sur Europe 1, vivez ici l'avant-match, entre statistiques et analyses techniques.
- Tsonga n'a "plus grand-chose à perdre"
A la veille de ce choc, Jo-Wilfried Tsonga a réfuté tout stress et s'est placé, encore une fois, en position d'outsider. "Il n'y a plus grand-chose qui peut m'arriver. Je suis en demi-finale ici, je joue encore contre un joueur mieux classé que moi, qui joue mieux que moi en ce moment. Je vais essayer de faire comme je fais depuis le début du tournoi : être sérieux, me concentrer sur ce que je sais faire de mieux. Je n'ai plus grand-chose à perdre", a-t-il commenté sur Europe 1. Un état d'esprit positif au yeux de Gilbert Ysern, le directeur du tournoi : "Ce qui frappe chez Jo depuis le début de la quinzaine, c'est sa sérénité. Il est arrivé discrètement, sans faire de bruit. Depuis, il fait montre d'une grande détermination. Je suis sûr qu'il va rentrer très fort dans le match et sans doute au mieux de ses moyens donc tout espoir lui est permis."
- Une revanche de la Coupe Davis
Tout le monde se souvient de la finale de la Coupe Davis perdue par les Bleus contre la Suisse en novembre 2014. Stan Wawrinka avait remporté le premier match de la finale en quatre sets contre Tsonga. Cela fait-il du 9e joueur mondial, tombeur de son compatriote Roger Federer au tour précédent, le favori ? Pas forcément. Les deux joueurs se sont affrontés six fois, pour trois victoires chacun, l'égalité parfaite donc. La rivalité entre les deux hommes, qui avait provoqué un peu de tension, notamment lorsque le Français avait déclaré que Wawrinka "méritait moins de gagner" un Grand chelem que lui au vu de sa carrière (après la victoire du Suisse à l'Open d'Australie en 2014) est aujourd'hui apaisée. Mais il n'en demeure pas moins que les deux joueurs se connaissent parfaitement, ce qui augure d'un match accroché.
- Un aspect mental déterminant
A ce stade de la compétition, l'écart entre les tous meilleurs est bien souvent infime. La différence se joue donc sur quelques moments clés : une double-faute au mauvais moment, un break sur le fameux septième jeu... Autant de détails qui feront de cette demi-finale une belle bataille mentale. Pour rester dans leur match, les champions ont tous leurs petits trucs. Tsonga, qui a tendance à s'énerver sur le cours, ferme par exemple les yeux au changement de côté, serviette sur la tête, et tente de ralentir son rythme cardiaque. Nadal lui, touche son short avant chaque point, un tic qui lui a d'ailleurs valu les moqueries de Soderling ou Djokovic. Ces gestes ne relèvent pas de la pure superstition : ce sont des signaux envoyés au corps pour le mettre dans une phase d'intense concentration.
- Tsonga joue en premier
Jo-Wilfried Tsonga a été entendu par les organisateurs, il va jouer en premier à 13 heures vendredi. Pourquoi le 15e joueur mondial a-t-il fait cette demande ? Tout simplement pour ne pas rééditer sa piètre performance de 2013. A l'époque, il affrontait l'espagnol David Ferrer en demi-finale. Programmé après un Nadal-Djokovic titanesque qui avait passionné le public, Tsonga avait perdu de l'influx lors de cette longue attente, et n'avait pas pu profiter de la ferveur du Chatrier, les spectateurs étant "rincés" par l'affrontement du match précédent.
- Forte chaleur attendue
Avis de grand soleil sur le Central, vendredi après-midi ! Météo France annonce 31°C avec, toutefois, des risques de grêles. Le vent sera une donnée essentielle, avec des rafales attendues à 83 km/h. L'un des médecins de Roland-Garros insiste sur l'importance de cette chaleur, particulièrement en cas de match long : "Sur un match qui va durer cinq heures, on peut perdre facilement deux litres par heure. Il faut rester extrêmement prudent et s'hydrater progressivement à chaque changement de côté, c'est fondamental." Autre donnée météo qui pourrait s'avérer déterminante, la possibilité qu'un orage vienne interrompre le match.
- Une forte attente.. et une forte affluence
Un Français en demi-finale sur le central de Roland-Garros, forcément, l'affiche a de quoi faire saliver nombre d'amateurs de la balle jaune. Et de donner des idées à quelques malins qui comptent sur le marché noir pour gagner gros. Arthur fait partie de ces revendeurs à la sauvette qui monnayent les places pour le match jusqu'à 500 euros. Il se dit "sans scrupules", et pour cause : "Si les gens sont prêts à les acheter plus chères, pourquoi ne pas les revendre ?". Karim abonde : "Si les clients sont blindés, pourquoi se gêner ? Au moins, j'arrive à payer mes factures grâce à ça."
- Le parcours des deux joueurs
Jo-Wilfried Tsonga, tête de série n°14
1er tour : bat Christian Lindell (SUE, q) 6-1, 6-2, 6-2
2e tour : bat Dudi Sela (ISR) 6-4, 6-1, 6-1
3e tour : bat Pablo Andujar (ESP) 7-6, 6-4, 6-3
8e : bat Thomas Berdych (RTC, n°4) 6-3, 6-2, 6-7, 6-3
1/4 : bat Kei Nishikori (JAP, n°5) 6-1, 6-4, 4-6, 3-6, 6-3
Stanislas Wawrinka, tête de série n°8
1er tour : bat Marsel Ilhan (TUR) 6-3, 6-2, 6-3
2e tour : bat Dusan Lajovic (SER) 6-3, 6-4, 5-7, 6-3
3e tour : bat Steve Johnson (USA) 2-6, 6-3, 7-6, 7-6
8e : bat Gilles Simon (FRA) 6-2, 6-7, 6-7, 6-3, 6-1
1/4 : bat Roger Federer (SUI) 6-3, 4-6, 6-4, 6-1