"Nole ! Nole !" Si Andy Murray avait voulu oublier quelques secondes sa défaite en finale de Roland-Garros, dimanche, face à Novak Djokovic (3-6, 6-1, 6-2, 6-4), il n'aurait pas pu. En effet, alors que l'Écossais revenait sur sa finale en conférence de presse, on entendait les supporters serbes tout à leur joie dans les allées de Roland-Garros. "Je suis très déçu", a avoué Murray, la mine défaite (qui ressemble à s'y méprendre à sa mine enjouée). "Il y a un peu moins de deux semaines, quand j'ai bataillé lors des deux premiers tours (Murray s'en est sorti à chaque fois en cinq sets, contre Stepanek puis le Français Bourgue, ndlr), j'aurais signé pour être dans cette situation (en finale), mais quand vous y êtes, vous espérez toujours que les choses tournent à votre avantage."
"J'aurais pu mieux servir". Mais, dimaniche, après un départ canon et un premier set empoché 6-3, les choses sont allés de travers pour Murray. "Il (Djokovic) a joué extrêmement bien. Il ne m'a pas donné de point, il a joué près des lignes, et il a bien joué les points importants", a reconnu l'ancien élève d'Amélie Mauresmo. Dans un match au meilleur des cinq matches, il y a toujours des hauts et des bas, et je n'ai sans doute pas su saisir ces occasions."
Si Murray a un regret, ce n'est pas tant cette fin de quatrième set où il a fait trembler Djokovic ("Je partais de loin") mais bien plus la qualité de son service tout au long de la rencontre. L'Écossais n'a servi que 50% de premières balles, contre 69% à son adversaire. "J'aurais pu mieux servir. Sur cette surface, évidemment, c'est difficile d'avoir des points gratuits sur votre deuxième balle." Les chiffres, là aussi, font mal. Murray n'a gagné que 40% des points disputés sur sa seconde balle, contre 58% à Djokovic.
Le n°2 mondial, déçu mais pas abattu, espère encore garnir son palmarès en Grand Chelem dans les années à venir, et pourquoi pas d'un Roland-Garros. En attendant, il va retrouver le gazon et "son" tournoi de Wimbledon. Où il a précisé, dans son style pince sans-rire si caractéristique, que l'ambiance y serait sans doute bien différente du court Philippe-Chatrier, annexé dimanche par les supporters de Djokovic...