Novak Djokovic est un monstre. Depuis janvier, le n°1 mondial n’a perdu que trois petits matches. Sur cette période, il a déjà remporté cinq titres, dont l’Open d’Australie. Il domine le classement mondial sans interruption depuis presque deux ans et a gagné quatre des cinq derniers tournois du Grand Chelem. En toute logique, il est un énorme prétendant au titre à Roland-Garros, qui commence dimanche. Il reste l’homme à abattre. Mais cette année, il y a l’ombre d’un doute. Des petits détails, des inquiétudes qui montrent que le Serbe n’a plus cette étiquette d’ultra-favori qu’il a pris l’habitude de porter.
- Une préparation “moyenne” sur terre battue
Une défaite d’entrée à Monte-Carlo, un titre à Madrid, une finale à Rome. Voilà le bilan des trois tournois de préparation joués par Novak Djokovic avant d’aborder Roland-Garros. Pour n’importe quel joueur, ce parcours serait un exploit. Mais pas pour "Djoko", qui nous avait habitués à (encore) mieux. L’an dernier, il n’avait pas perdu un seul match sur terre battue avant Roland. Cette saison, il en a perdu deux, et pas des moindres. À Monte-Carlo, il s’est incliné dès son entrée en lice contre le modeste Tchèque Jiri Vesely, 55ème mondial. Le "Djoker" s'est rattrapé à Madrid, où il s’est imposé face à Andy Murray en finale. Mais une semaine plus tard, le Britannique a pris sa revanche, plutôt sèchement, en finale à Rome (6-3 6-3). Inquiétant, d’autant que le Serbe avait déjà failli prendre la porte aux tours précédents, se voyant même infliger un 6-0 par le Brésilien Thomaz Bellucci.
Quand on te dit que Djokovic vient de prendre 6-0 dans le 1er set face à Bellucci #ibi16pic.twitter.com/KnuYAfItG0
— We Are Tennis France (@WeAreTennisFR) 12 mai 2016
- Une opposition plus que féroce
Cette saison, sur terre battue, Djokovic n’est plus seul au monde. Même sans Federer, forfait pour le tournoi, l’opposition sera de taille. En plus de Stan Wawrinka, qui donnera tout pour défendre son titre, tous les regards sont fixés sur Rafael Nadal et Andy Murray. L’Espagnol paraît enfin revenu à son meilleur niveau sur terre battue, comme en témoigne sa victoire à Monte-Carlo et son gros combat contre le Serbe à Rome (défaite 7-5, 7-6[4]). De son côté, Murray est en plein confiance. Le Britannique monte en puissance depuis Monte-Carlo, et il a peut-être trouvé la clé pour bousculer le Serbe lors de sa victoire à Rome.
- Moins de confiance, plus de nervosité
Le n°1 mondial ne marche plus sur l’eau comme en 2015, et ça l’énerve. À Rome, il est apparu étonnamment sur les nerfs, frustré par son niveau de jeu, parfois fou de rage à en balancer sa raquette et discuter les choix des arbitres. Une nervosité inhabituelle pour le Serbe, qui arrive généralement à garder sa sérénité dans les gros matches. Le signe d’un manque de confiance ?
- À Paris, qu’il le veuille ou non, ça bloque
Et puis il y le facteur "Roland-Garros". Le dernier grand titre qui manque à son palmarès, le seul tournoi qui l’a empêché de réaliser le Grand Chelem l’année dernière. En onze participations Porte d’Auteuil, Djokovic a atteint les demi-finales à sept reprises, jouant même trois finales. Mais à chaque fois, il cale. En 2012, 2013 et 2014, il a été stoppé net par un grand Nadal. Et quand, en 2015, il a réussi enfin à passer l’obstacle espagnol, il s'est incliné contre un excellent Stan Wawrinka. À croire qu’à Paris, et même en favori, Djokovic reste maudit.