Même un champion hors-norme peut vaciller. Rafael Nadal, vainqueur à neuf reprises de Roland-Garros, commencera dimanche le tournoi du Grand Chelem avec la tête remplie de doutes. Pour la première fois de sa carrière, l’Espagnol n’a pas remporté le moindre Masters 1000 avant de se rendre sur la terre battue de la Porte d’Auteuil. Conséquence : Nadal est tombé à la 7e place du classement ATP, bien loin de son lustre d’antan. Du coup, le tirage au sort a placé le natif de Manacor dans la même partie de tableau que Novak Djokovic, le numéro 1 mondial en forme olympique depuis le début de l’année. Les deux joueurs pourraient ainsi se retrouver dès les quarts de finale. Mais alors, entre forme déclinante et tirage au sort cauchemardesque, est-ce l’année de la chute pour Rafael Nadal ?
Oui : "Novak Djokovic est intraitable cette année"
Par Othman Azzeddine
Pour la première fois, Nadal arrive à Roland-Garros sans aucune victoire dans un grand tournoi sur terre battue. Ce sont justement tous ces succès, avant le tournoi du Grand Chelem, qui ont permis à l'Espagnol d'arriver en pleine confiance et d'écrire sa légende Porte d'Auteuil. Mais cette année, sa chute est quasiment annoncée. La faute à Novak Djokovic, tout simplement intraitable en 2015. Et pas de chance pour Nadal, il retrouvera le Serbe en quarts de finale, si bien sûr il atteint ce stade de la compétition.
L’Espagnol est un grand champion, mais il paie désormais sa formidable carrière et son style de jeu si éprouvant physiquement. Son lift légendaire, clé de ses succès passés, fait moins mal à ses adversaires. Ajoutez à cela une succession de blessures, des genoux en vrac et un mental en berne et vous obtenez un Rafa "low cost". Même s’il restera à jamais le roi de Roland Garros, le constat est implacable : Nadal ne gagnera pas sa "décima" cette année.
Non : "le défi de la decima"
Par Julien Ricotta
Nadal à Roland-Garros, c’est d’abord une affaire de chiffres. Visez plutôt : neuf fois vainqueur, nettement plus que l’immense Björn Borg et ses six couronnes, et surtout un ratio hallucinant de 66 victoires pour une seule défaite sur la terre battue parisienne. Alors oui, l’Espagnol traverse une des pires périodes de sa carrière. Mais ce serait oublier que l’ancien numéro 1 mondial est un joueur hors-normes, un champion coulé dans un mental d’acier et un corps de fer.
Sur la terre battue parisienne, Rafa n’a même jamais étalé la moindre faiblesse, sauf en 2009, date de sa seule défaite à Roland-Garros, contre Soderling. Novak Djokovic, grandissime favori de cette édition parisienne, le sait mieux que personne. Que ce soit en finale en 2012 et 2014, ou en demi-finale en 2013, le Serbe n’a jamais trouvé la clé pour battre l’Espagnol. Même moins fort et moins en confiance, le taureau de Manacor se battra jusqu’au bout. On souhaite bonne chance au matador Djokovic.