L'extension de Roland-Garros a obtenu le feu vert de l'exécutif. Manuel Valls a annoncé mercredi que l'Etat rendrait "d'ici la fin de la semaine" un avis favorable à ce projet, soutenu par la Fédération française de tennis (FFT) et la mairie de Paris, mais contesté par des associations écologistes.
"Le Premier ministre confirme que l'Etat rendra son avis favorable sur l'ensemble des procédures relevant de sa compétence d'ici la fin de la semaine, afin de permettre un début des travaux le plus rapidement possible", indique Matignon dans un communiqué. "Le projet présenté par la Fédération française de tennis, engagé il y a cinq ans avec le soutien de l'Etat et de la Ville de Paris, a franchi toutes les étapes techniques liées à sa préparation", soulignent les services de Manuel Valls.
Royal était contre. Cette décision est un camouflet pour Ségolène Royal, qui s'était montrée favorable à une autre solution. La ministre de l'Ecologie avait notamment sollicité un rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), qui a conclu en février à la faisabilité du projet alternatif passant par la couverture de l'autoroute A13.
Ségolène Royal a d'ailleurs souligné jeudi qu'il "y avait d'autres solutions que l'extension vers les serres d'Auteuil". "Je suis membre du gouvernement, je ne vais pas faire de polémiques. Le Premier ministre a le droit de décider. J'ai fait valoir les arguments que je souhaitais défendre", a-t-elle déclaré sur BFMTV. Ségolène Royal a toutefois rappelé que les associations opposées au projet avaient la possibilité d'"utiliser les moyens de droit pour essayer de faire respecter des grands principes constitutionnels et démocratiques et le droit de tout un chacun de faire respecter les espaces naturels". Une manière d'encourager une contestation de la réalisation de l'extension.
Hidalgo : "Royal m'a plutôt compliqué la vie". Anne Hidalgo, pour sa part, a remercié jeudi Manuel Valls d'avoir donné son aval à l'extension. "S'il y avait eu encore des blocages sur ce dossier, ce n'était pas un bon signal donné" pour le dossier olympique de 2024, a fait valoir la maire de Paris. Interrogée sur les réticences de Ségolène Royal, Anne Hidalgo a eu cette réponse : "elle m'a plutôt compliqué la vie, mais ce n'est pas grave". "Je n'en veux à personne", a ajouté l'édile.
La FFT satisfaite. La FFT a aussitôt salué cette annonce. "La Fédération se réjouit de l'annonce faite par le Premier ministre attendue impatiemment par le tennis français et tous ses dirigeants, ainsi que par tous les acteurs du tennis mondial", indique la fédération dans un communiqué.
Un nouveau court sur l'emplacement des serres d'Auteuil. Soutenue par la Ville de Paris, concessionnaire du site, la FFT a opté pour une extension vers le Jardin des serres d'Auteuil. Un nouveau court semi-enterré serait construit dans une partie non classée du jardin tandis que l'actuel court n°1 disparaîtrait. Par ailleurs, le court central Philippe-Chatrier doit être équipé d'un toit rétractable. Montant des travaux : entre 350 et 400 millions d'euros.
>> Roland-Garros vu du ciel, avant et après les travaux prévus :
Les opposants au projet militent pour une option alternative : la couverture de l'autoroute A13 et l'extension du stade vers cette dalle de béton, au nord.
>> A quoi va ressembler le nouveau stade de Roland-Garros ? Une vidéo de la mairie de Paris :