Le tennis français va devoir attendre encore une année de plus avant de voir l'un de ses représentants masculins en finale de Roland-Garros. Jo-Wilfried Tsonga a en effet raté l'occasion vendredi de rejoindre Henri Leconte, dernier finaliste tricolore porte d'Auteuil, en 1988. Le Manceau, tête de série n°14, a en effet été battu en demi-finales par le Suisse Stanislas Wawrinka (n°8), vainqueur en quatre sets sur un court Philippe-Chatrier écrasé par la chaleur (6-3, 6-7(1), 7-6(3), 6-4). Contrairement à 2013, où il était passé à côté de son match face à David Ferrer, au même stade de la compétition, "Jo" a cette fois été exact au rendez-vous mais il a manqué trop d'occasions pour prétendre à autre chose qu'à des regrets.
1 balle de break convertie sur 17. Compte-tenu de l'historique entre les deux hommes à Roland-Garros - deux batailles en cinq sets en 2011 et 2012 -, on se doutait que le sort de la rencontre ne serait pas réglé fissa : quatre sets et près de quatre heures de jeu (3h46') ont été nécessaires pour départager les deux hommes, deux colosses qui n'ont jamais rien lâché, ou si peu, sur le plan mental. La partie n'a pas été exactement un monument de tennis - on s'en doutait, entre deux grands serveurs qui n'ont pas l'habitude des rallyes - mais elle a toujours été serrée, disputée, sur le fil. Le premier jeu a donné le ton : Tsonga s'est procuré trois balles de break, sans succès. Ce fut son mal tout au long de la rencontre : il n'a réussi à en convertir qu'une seule sur les 17 qu'il a obtenues (contre 3/15 pour Wawrinka) ! Face à un serveur comme Wawrinka, les occasions ne repassent pas toujours…
Le jeu (très) décisif du troisième set. Le Suisse, lui, a réussi à faire le break dès le quatrième jeu de la rencontre pour mener 3-1. Il a maintenu son avantage jusqu'au bout dans un premier set parfaitement maîtrisé (6-3). Le scénario fut tout autre dans la deuxième manche. Après avoir réalisé le break, le Vaudois céda pour la première (et unique) fois du match son service et laissa son adversaire revenir à 4-4. "Jo", qui sauva grâce à son gros service cinq balles de break à 5-5, saisit sa chance et égalisa à une manche partout après un jeu décisif de feu (7-1). Et c'est tout au bout d'un troisième set qu'il avait plutôt dominé (avec six nouvelles balles de break manquées sur six !) que Tsonga tourna avec un déficit de deux manches à une, après un jeu décisif très solide de "Stan the man" (7-3). Le match venait de basculer et Wawrinka ne se fit pas prier pour enchaîner : il réalisa le break d'entrée pour mener 1-0. Malgré le réveil d'un court Philippe-Chatrier qui a tardé à s'enthousiasmer - les "Allez Tsonga !" se sont surtout élevés quand le Français a été dos au mur -, Wawrinka a réussi à le tenir jusqu'au bout pour s'offrir sa première finale porte d'Auteuil, sa deuxième en Grand Chelem après celle de l'Open d'Australie, gagnée, en 2014.
"Un match qui peut basculer des deux côtés." "Ça a été une grosse bataille, difficile physiquement, un match qui peut basculer des deux côtés", a convenu Wawrinka au micro. "Il faisait chaud aujourd'hui (vendredi), c'étaient des conditions différentes du début du tournoi, et je suis content de m'en être sorti. Ça se joue à deux-trois petits points. Contre 'Jo', ce sont toujours des grosses batailles ici. Il aurait mérité autant que moi d'être finale." En finale, dimanche, "Stanimal" retrouvera le vainqueur de la seconde demi-finale qui oppose le Serbe Novak Djokovic (n°1) à l'Ecossais Andy Murray (n°3).