"Nous sommes encore à l'eau pour l'instant ! Ils avaient mis les bouteilles dans le vestiaire des Français mais ils les ont vite remises dans le vestiaire des Suisses !" Le moins que l'on puisse dire, c'est que Stan Wawrinka avait eu le verbe haut et la joie démonstrative, en novembre dernier, quand son pays l'avait emporté face à l'équipe de France en finale de la Coupe Davis, au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq (3-1).
L'attitude du Suisse était mal passée côté français et ses petites piques post-victoire avaient même donné lieu à une explication de texte dans les toilettes de la chambre de commerce et d'industrie de Lille, le soir du dîner officiel… Parmi les "metteurs au point" français, Jo-Wilfried Tsonga, que Wawrinka avait battu lors du premier simple à Villeneuve-d'Ascq et qu'il va retrouver vendredi en demi-finales de Roland-Garros.
"Jo n'est pas là-dedans du tout." "Jo" sera-t-il animé d'un esprit de revanche ? Le joueur, qui était blessé au bras droit au stade Pierre-Mauroy, n'a pas souhaité s'épancher sur la question, préférant mettre gentiment la pression sur son adversaire, qui "est mieux classé que lui" (vrai) et "qui a mieux joué que lui ces derniers temps" (vrai aussi). "Il ne faut pas trop imager les choses en évoquant un esprit de revanche incroyable par rapport à la Coupe Davis", insiste le coach du Français, l'ancien joueur Nicolas Escudé, au micro d'Europe 1. "On n'est pas là pour effacer la Coupe Davis, on est là pour gagner Roland." L'autre membre du binôme d'entraînement de "Jo", Thierry Ascione, abonde : "il n'est pas là dedans du tout, ce n'est pas un moteur pour lui, ça." Ceux qui pourraient être là-dedans, en revanche, ce sont les spectateurs du court Philippe-Chatrier, vendredi, à partir de 13h00.
Des sifflets contre Simon en huitièmes de finale. Car, dimanche dernier, quand il a fait son entrée sur le court Suzanne-Lenglen pour y affronter Gilles Simon en huitièmes de finale, le Vaudois a ainsi dû essuyer une bordée de sifflets. Sifflets qui ont également accompagné chacune de ses frappes lors de l'échauffement. "Ça avait été un peu surprenant, mais je ne pense pas que ça me déstabilise au niveau de mon jeu", a souligné "Stan the man" au micro d'Europe 1, mercredi. "Une fois que je rentre sur le terrain, je suis concentré sur ce que je veux faire et comment je dois le faire et ce qui se passe autour n'est pas si important." Et pourtant, cette atmosphère hostile pourrait être l'un des meilleurs éléments de motivation de Wawrinka, privé des grands courts en début de tournoi, sifflé par le public et qui, lors de son quart de finale contre Roger Federer, a eu presque tout le Lenglen contre lui.
"En général, je préfère avoir une bonne ambiance sur le terrain, même si le public est supporter de mon adversaire, c'est toujours incroyable pour nous les joueurs de pouvoir jouer sur le central", a commenté Wawrinka, qu'on a connu moins policé. Quant au différend avec "Jo", il estime que l'incident est clos.
"Ça aurait mérité que ce soit moi." "Il y a eu des événements qui se sont passés par presse interposée", a rappelé "Stanimal" sur Europe 1. "Mais je suis proche de "Jo", on s'entraîne souvent ensemble, on s'entend vraiment très bien. Et je prends énormément de plaisir à discuter, à m'entraîner ou à jouer contre lui." Les "événements" que Wawrinka évoque, outre l'épisode de la Coupe Davis, c'est cette déclaration de Tsonga dans L'Equipe, quelques semaines après la victoire de Wawrinka à l'Open d'Australie. "J’aurais aimé être à sa place à ce moment-là. Maintenant, si j’avais eu à échanger nos carrières, bah euh… Pas sûr", avait déclaré Tsonga. "Ça aurait mérité que ce soit moi, mais c’est comme ça." Wawrinka, très actif sur Twitter, avait répondu par quelques messages taquins. Mais on est sûr aussi qu'il aimerait également répondre maintenant sur le terrain…