C'est historique ! La France a remporté pour la première fois le championnat du monde de rugby des moins de 20 ans, compétition créée en 2008, en battant l'Angleterre (33-25), dimanche à Béziers.
Après le Tournoi, le Mondial. L'équipe de Romain Ntamack, sorti blessé à la mi-temps, a signé une performance majeure au terme d'une finale maîtrisée par la mêlée et la défense tricolores. Dans la lignée de la demi-finale, remportée (16-7) face aux tenants du titre et grands favoris néo-zélandais. Les jeunes Français, portés par 17.700 supporters, s'offrent ainsi une belle revanche, eux qui avaient cédé face à ces mêmes Anglais, le 9 mars, déjà à Béziers (22-6), lors du Tournoi. Ce qui ne les avait pas empêchés de remporter au sprint la compétition.
La mêlée a tout emporté. Les Bleuets ont d'abord construit leur succès sur la mêlée. Celle des tricolores a mis au calvaire son homologue, à l'image des cinq pénalités obtenues dans ce secteur. Impérial au pied (23 points et 7 tirs réussis sur 9 tentatives), l'ouvreur toulonnais Louis Carbonel s'est chargé de concrétiser cette domination en points. Une mêlée est d'ailleurs à l'origine de l'essai du Bordelais Cameron Woki (11-3, 26e). Chaque défi fut un supplice pour les Anglais, confirmant, entre autres, l'énorme potentiel du pilier droit briviste Demba Bamba.
Et la défense a tenu bon. La défense posa la seconde pierre de ce titre mondial. Solidaires, organisés, agressifs, les Bleuets ont refoulé leurs adversaires, malgré les ruades du deuxième ligne Joel Kpoku, véritable clone de son aîné du XV de la Rose Maro Itoje. Même si les Français cédèrent en fin de chaque période : en première sur un essai de Jordan Olowofela (14-8 à la pause), puis en fin de match sur un passage en force de Joseph Heyes (26-18, 73e) et une seconde réalisation sans conséquence d'Olowefela en toute fin de partie. Le triomphe fut complet quand le Lyonnais Adrien Seguret pointa sous les poteaux un lucide petit coup de pied rasant de Carbonel, encore et toujours lui (33-18, 76e).
Une génération porteuse d'espoir. "On est les champions", savourait Béziers. Le rugby français tient là une génération porteuse d'espoir pour la Coupe du monde 2023 qu'il organisera, pour laquelle Louis Carbonel ne cache pas ses ambitions : "Ce n'est que les moins de 20 ans mais dans quelques années on espère faire la même chose". Ce sacre redore aussi le blason de la formation française, critiquée pour son manque de résultats avec le XV de France depuis plusieurs années.
L'Afrique du sud troisième. Le podium de cette Coupe du monde est complété par l'Afrique du Sud, vainqueur des champions du monde 2017 néo-zélandais (40-30).