Victorieuse face aux Tonga dimanche dernier, l'équipe de France a assuré sa qualification pour les quarts de finale avant même d'affronter l'Angleterre samedi, pour le dernier match de poule. Au-delà des trois victoires acquises en trois matches, c'est surtout le jeu produit et la maîtrise du XV de France qui interroge. Notre consultant rugby Eric Blanc estime que "l'objectif est atteint" mais que "la Coupe du monde n'est pas réussie". "A partir des quarts de finale, il va falloir proposer autre chose, l'équipe de France est beaucoup trop friable", poursuit le consultant, qui était au côté de François Trillo l'invité d'Europe 1 Sport dimanche soir.
Pas de constance, pas de continuité
"La problématique de cette équipe de France depuis environ environ huit ans est la constance et la continuité. Elle est portée par quelques coups d'éclats, quelques individualités mais nous sommes trop friables, indisciplinés, nous faisons trop de faute de mains", continue d'analyser l'ancien joueur. "Quinze en-avants face aux Tonga, c'est beaucoup trop."
Et pour Eric Blanc, c'est clair, ces "coups d'éclats" ne suffiront pas, pense-t-il, à battre une top nation du rugby mondial. "Le rugby mondial a tellement évolué, les équipes sont préparées physiquement et techniquement, l'arbitrage a changé avec la vidéo. Tout ça fait que je ne crois pas à un exploit de l'équipe de France."
Le XV de France a tenu son rang et "figure toujours comme la seule nation de l’hémisphère nord à atteindre les quarts de finale lors des neuf éditions de la Coupe du monde", comme l'a rappelé François Trillo. "Je suis plutôt satisfait de la qualification de l'équipe de France compte tenu de la présence de l'Argentine et de l'Angleterre. Il y a beaucoup de jeune joueurs dans cette équipe avec Romain Ntamack, Antoine Dupont, Grégory Alldritt. Ils découvrent ce haut niveau à 'vitesse grand V'. Il y a du déchet mais aussi du talent et des fulgurances", fait remarquer l'ancien joueur de l'équipe de France.
Besoin d'un match référence
Les Bleus ont su se souder dans la difficulté sur les trois premiers matchs. Une très bonne première mi-temps face à l'Argentine et aux Tonga, un séduisant dernier quart d'heure face aux Etats-Unis ont permis aux Bleus de l'emporter mais face à un adversaire d'un plus gros calibre, le scénario pourrait en être tout autre. "L'équipe de France en avait pris 44 au mois de février [contre l'Angleterre aux VI Nations, ndlr], il y avait eu de nombreux changements. Là je pense que l'équipe a plus de structure, qu'elle est plus solide. Maintenant, comment va t-elle faire dans la durée et se montrer constant sur 80 minutes ?", s'interroge encore François Trillo. Des premiers éléments de réponse seront fournis samedi contre l'Angleterre, avant d'entre dans la phase finale, vraisemblablement contre le pays de Galles ou l'Australie, deux gros calibres.