Fini le jeu défensif à outrance, Philippe Saint-André passe enfin à l'offensive. L'ancien sélectionneur du XV de France livre ses vérités dans un livre, intitulé Devoir d'inventaire. Dans les coulisses d'une branlée historique (Ed. Robert Laffont), à paraître jeudi. "PSA" dresse notamment le bilan de son mandat de quatre ans, de ses débuts à la déroute contre les All Blacks au Mondial 2015. Mais l'ancien sélectionneur, lucide sur son échec avec les Bleus, vide également son sac, n'hésitant pas à plaquer plusieurs personnalités du rugby tricolore, de Fabien Galthié à Mourad Boudjellal en passant par Maxime Mermoz.
Galthié "l'opportuniste". Le journal le Parisien, qui publie les bonnes feuilles de l'ouvrage dans son édition de lundi matin, passe en revue les principales confessions de "PSA". L'ancien sélectionneur n'est pas tendre avec Fabien Galthié, l'ancien entraîneur de Montpellier et figure influente du rugby français, qu'il taxe "d'opportuniste". "Ce mec n'hésite pas à jouer sur la corde sensible en répétant sur un ton charmeur dont il a le secret combien l'équipe de France constitue sa priorité (…), mais cela fait plusieurs années qu'il l'assassine à l'antenne", écrit-il.
Boudjellal aussi dans le viseur. L'ancien coéquipier de Saint-André en équipe de France n'est pas le seul à être vivement critiqué. Mourad Boudjellal, l'emblématique président du RC Toulon, en prend aussi pour son grade. "Il était consultant sur Canal + sans jamais avoir touché le moindre ballon ovale de sa vie", tacle l'ancien sélectionneur. Toujours est-il, qu'à défaut d'y avoir joué, Mourad Boudjellal a, lui, connu le succès avec le RC Toulon.
La "trahison" de Mermoz. Plusieurs anciens joueurs de PSA n'échappent pas aux foudres de "PSA". Maxime Mermoz, accusé d'avoir communiqué à la presse, avant la rencontre, la composition de France-Angleterre du Tournoi 2014, est accusé de "trahison". Saint-André justifie aussi la non-convocation de François Trinh-Duc, le demi d'ouverture de Montpellier, lors du Mondial 2015. "François a été présenté comme le Messie. Mais s'il avait été Messi de Barcelone, ne l'aurais-je pas pris immédiatement, sans hésitation ?", demande-t-il.
"Bonne chance" à Guy Novès. Philippe Saint-André n'égratigne cependant pas celui qui est censé sauver le XV de France. Il souhaite bonne chance à son successeur, Guy Novès, qui disputera son premier match contre l'Italie, samedi après-midi. "J'aimerais sincèrement qu'il réussisse là où j'ai, de fait, échoué. Mais on peut hélas craindre le pire pour lui", se désespère-t-il. "Cela va servir à quoi, si l'on conserve les même fondations lézardées par le temps ?". Pour Guy Novès, l'après "PSA" est bel et bien un immense chantier.