Le XV de France est de retour ce samedi sur la pelouse du Stade de France à l'occasion de la tournée d'automne. Les hommes de Fabien Galthié disputeront trois matchs et pourront tester une nouvelle mesure de World Rugby : le carton rouge de 20 minutes. Une nouvelle sanction qui divise le monde du rugby.
Le XV de France est de retour ce samedi sur les pelouses à l'occasion de la tournée d'automne. Trois matchs seront au programme pour les Bleus : le Japon, la Nouvelle-Zélande et l'Argentine au Stade de France. Des matchs qui permettront de revoir Antoine Dupont avec le maillot tricolore, mais aussi de tester une nouvelle sanction mise à la disposition du corps arbitral : le carton rouge de 20 minutes.
Après le carton jaune, qui forçait le joueur sanctionné à passer 10 minutes sur le banc avant de faire son retour et le carton rouge, synonyme d'exclusion définitive, les arbitres pourront exclure un joueur et placer son équipe à 14 contre 15 pendant 20 minutes. Une fois ce délai écoulé, l'équipe concernée pourra faire entrer un autre joueur pour revenir à 15 contre 15. Le joueur exclu ne pourra pas revenir sur le terrain. Une mesure censée réduire l'impact des cartons rouges, favoriser l'intérêt des rencontres et "simplifier le jeu". Mais cette nouvelle sanction divise.
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Le rugby tricolore vent debout contre cette mesure
Ce nouveau carton rouge a déjà testé dans plusieurs compétitions l'été dernier et il le sera lors de ce tournoi d'automne. À l'annonce de ce test, la Fédération française de rugby, la Ligue nationale de rugby et Provale, le syndicat des joueurs, ont publié un communiqué dans lequel ils expriment "fermement" leur opposition à cette mesure. Ensemble, ils pointent un comportement agressif qui pourrait apparaître sur les terrains, mais aussi "un retour en arrière" en comparaison avec toutes les mesures prises pour "encourager les joueurs et joueuses à une plus grande maîtrise technique dans le contact". Des arguments repris par la Fédération irlandaise de rugby qui, elle aussi, est opposée à cette mesure.
Lucien Simon, vice-président de la LNR et en charge des affaires sportives, a déclaré que cette décision "n'a pas de fondement statistique solide". "Aucune donnée ne justifie que cette mesure améliore la sécurité des joueurs ou qu'elle a un impact bénéfique sur le jeu". Il ajoute que les staffs français souhaitent un "haut niveau de sécurité sur le terrain". Lors d'une conférence de presse avant la 6e journée du championnat, Ugo Mola, le manager du Stade Toulousain, estimait que cette mesure était "une erreur manifeste" : "On ne peut pas demander à une équipe d'être la plus disciplinée possible et lui donner malgré tout un joker".
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Mais certaines fédérations y sont favorables
Malgré les arguments avancés par les fédérations française et irlandaise, plusieurs fédérations ont apporté leur soutien à la mesure proposée par World Rugby. Les nations qui composent la SANZAAR (l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine et l'Australie) et qui participent au Rugby Championship, ont indiqué, dans un communiqué, "croire fermement que l'intégrité des matchs internationaux est très importante et que, dans la mesure du possible, les matchs devraient se dérouler à 15 contre 15".
Le carton rouge de 20 minutes a reçu l'approbation de Wayne Barnes, ancien arbitre anglais ayant officié lors de cinq Coupes du monde dans sa carrière. Dans un article dans The Telegraph , il écrit que ce nouveau carton rouge est "une sanction importante" pour l'équipe concernée et cela permettra de réduire l'avalanche de "critiques sur les réseaux sociaux" qui sont souvent observés après certaines décisions du corps arbitral et qui peut "être horrible" à vivre pour les arbitres. Cette nouvelle mesure est donc encore en phase de test. Avant qu'elle ne soit officiellement instaurée, elle devra être validée ou non lors d'un vote de World Rugby, prévu le 14 novembre prochain.