Le rugby français se serait bien passé de cette nouvelle affaire. L'ancien international français Sébastien Chabal est soupçonné d'un trafic de billets pour la prochaine Coupe du monde en France qui se tiendra du 8 septembre au 28 octobre 2023. L'emblématique ancien joueur du XV du France aurait acquis une centaine de places pour différents matches de la compétition, en contournant ainsi les règles de vente.
Le joueur retraité s'est toutefois défendu de toute irrégularité : "Oui, j'ai bénéficié d'un accès privilégié pour acheter plus de billets que ce qu'il est possible de faire par une seule personne, en raison de mon statut d'ambassadeur de France 2023", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Je n'ai pas eu de gratuité ou de tarifs préférentiels. Et non, je n'entends pas faire de bénéfices sur ces places", a ajouté l'ancien joueur de 45 ans.
Dans l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures), la journaliste Manon Fossat a pris la défense de Sébastien Chabal en déclarant : "On n'apprend rien avec le fait que des personnes avec des statuts particuliers dans les sports ont des privilèges."
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Un autre mis en cause
Mais Sébastien Chabal ne semblerait pas être le seul à avoir bénéficié de cet avantage. Un autre ancien rugbyman, Henri Mioch, chargé de mission pour l'organisation de la Coupe du monde entre 2017 et 2020, est quant à lui accusé d'avoir mis la main sur 600 billets.
Mais pour Mathieu Blin, ce problème de places émane d'un manque de clarification de l'organisme en charge de cette Coupe du monde : "World Rugby (l'organisateur du Mondial 2023) aurait dû, dès le départ, dire que l'ensemble des ambassadeurs de toutes les nations seront remerciés avec un nombre de places supérieur à ce que le tout à chacun peut avoir."
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Le comité d'organisation déjà ciblé
Mais avant cette polémique, le comité d'organisation World Rugby avait déjà été pointé du doigt. Le Parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête en novembre dernier pour favoritisme, trafic d'influence et corruption à la suite d'un signalement conjoint de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale de l'éducation. Claude Atcher, à la tête du comité, avait été révoqué quelques semaines avant l'ouverture de cette enquête.
Autre polémique qui entache le rugby français, la condamnation de Bernard Laporte en décembre. Le président de la Fédération française de rugby et l'homme d'affaires Mohed Altrad ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pour des faits de corruption autour notamment du sponsoring maillot du XV de France.
Mais ces affaires ne concernent pas directement le Mondial de rugby en France et n'ont pas de rapport direct avec l'organisation de l'événement. "On a surtout besoin de se concentrer sur le côté sportif. Sur le tournoi qui arrive", a eu pour mot de la fin Manon Fossat dans Europe 1 Sport, faisant référence au Tournoi des VI Nations dont la première journée se déroulera le week-end des 4 et 5 février.