Il réunit actuellement les preuves qui vont lui permettre d'accabler son ancien employeur. Le rugbyman Jamie Cudmore, qui joue cette saison à Oyonnax en Pro D2, a décidé de porter plainte contre l'ASM qu'il a quitté cet été. Il accuse le club de rugby auvergnat de ne pas avoir pris en compte une commotion cérébrale dont il a été victime en 2015, mettant ainsi sa vie en danger, rapporte dimanche Rugbyrama.
Un choc à la tête. C'est en avril 2015 lors de la demi-finale de la Coupe d'Europe contre les Saracens que le Canadien est victime d'un choc à la tête avec un joueur adverse. Un médecin l'ausculte dans les vestiaires et décide de ne pas le laisser rejoindre son équipe. "J'étais désemparé. C'était une demi-finale et je voulais être sur le terrain. J'étais énervé. Le doc pouvait voir mon énervement et il me disait de me calmer et d'aller sous la douche. Je n'avais pas encore retiré mes crampons lorsque j'ai entendu une porte s'ouvrir et le médecin du club est revenu en me disant : 'Jamie, Jamie, comment vas-tu ? Sebby (Sebastien Vahaamahina) ne va pas bien. Peux-tu revenir ? Tu dois revenir'", a raconté Jamie Cudmore au Daily Mail. L'avant, évidemment ravi, accepte de rejouer.
"J'aurais pu mourir". Deux semaines plus tard, lors de la finale de la Coupe d'Europe face à Toulon, Jamie Cudmore figure sur la feuille de match. Mais il est alors victime de deux chocs dont un à la tête. "Je suis sorti et j'ai commencé à vomir dans les vestiaires. Je ne connaissais rien à propos du syndrome du deuxième impact. Je ne savais pas que j'aurais pu mourir", relate-t-il.
"Tuer mon mari pour un trophée". Cudmore, qui a commencé à évoluer en Top 14 en 2003, craint maintenant pour son avenir : "je ne veux pas être l'un de ces gars qui ne peut plus se rappeler quoi que ce soit à 65 ans". Jen, sa femme, est aussi très inquiète : "nous avons vécu une semaine terrible après le match des Saracens avec Jamie qui n'arrivait plus à dormir et qui me disait constamment qu'il entendait ce son étrange dans la tête". Et de se rappeler la finale européenne, un traumatisme selon elle : "j'en avais assez. Je paniquais, je me tenais debout dans les tribunes et tout le monde me disait de me rasseoir. Ils regardaient tous le match mais moi je m'inquiétais pour mon mari qui n'allait pas bien. C'était comme s'ils essayaient de tuer mon mari pour un trophée".
Le couple compte bien aller jusqu'au bout désormais. "Ils pensent que nous allons lâcher l'affaire. Ça me met encore plus hors de moi. Qui est responsable de ce qui est arrivé ? Il semblerait que tout le monde ait protégé ses arrières et personne ne fait attention aux joueurs", explique Jen, déterminée.