Une finale au Stade de France, à guichet fermés, devant 78 000 spectateurs. OM-PSG offre aux autorités une occasion grandeur nature de tester le dispositif de sécurité élaboré pour l'Euro, deux semaines avant le match d'ouverture. Vendredi soir, à la veille du choc, les sites de supporters du PSG et de l'OM invitaient les spectateurs à venir "le plus tôt possible" et "sans sac à dos" pour cause de mesures de sécurité renforcées. "Mur" de grilles autour du stade, nouvelle formation de détection des ceintures d'explosifs pour les chiens… Europe 1 fait le point sur les mesures mises en place.
"Des snipers sur les toits". Face à la menace d'attentat, le ministère de l'Intérieur prépare, depuis plusieurs mois, un dispositif exceptionnel. Patrouilles, palpations, vidéosurveillance… Toutes les méthodes seront renforcées, grâce à une augmentation des moyens humains : plus de 1.000 agents de sécurité et 550 policiers et gendarmes seront présents à Saint-Denis samedi, puis pendant la compétition. Il y aura également, fait exceptionnel, des snipers sur les toits des immeubles alentours. Les bâtiments voisins auront été fouillés avant la rencontre.
Pour l'Euro, Bernard Cazeneuve avait en effet affiché "un objectif simple : 100% de précaution". Une déclaration formulée au lendemain des attentats du 13 novembre, dont le Stade de France était l'une des cibles. Lors du match amical France-Allemagne, auquel assistait François Hollande, les terroristes avaient "voulu pénétrer dans l'enceinte mais ils n'ont pas pu", selon le secrétaire d'État aux Sports Thierry Braillard. Trois kamikazes s'étaient alors fait exploser à l'extérieur du stade, faisant une victime supplémentaire.
Des grilles comme premier filtre. Les commerçants riverains du Stade de France s'en sont indignés pendant sa construction : un mur de grilles, haut de 2,40 mètres, a été installé autour du Stade de France. Ce grillage est continu, tout autour du bâtiment, à l'exception de quatre portes d'entrées devant lesquelles des fouilles seront organisées.
Samedi, seuls les spectateurs munis d'un billet pour la finale OM-PSG pourront franchir cette première barrière, préalable aux contrôles d'entrée dans le stade. Il en sera de même pendant l'Euro.
Une meilleure détection des explosifs. Jusqu'à présent, les chiens n'étaient formés que pour repérer d'éventuelles bombes dans des bagages au sol, ou dans des bâtiments. Une nouvelle formation, prévue spécialement pour l'Euro, leur a appris à les détecter sur des personnes en mouvement, au milieu de la foule."Il n'était pas question, au regard de l'Euro, de ne pas disposer d'un outil supplémentaire en matière de lutte antiterroriste", explique à Europe 1 Bertrand Colo, référent cynophile à la gendarmerie nationale.
Cette nouveauté vise à repérer des ceintures d'explosifs : les chiens, des bergers belges malinois, sont notamment habilités à reconnaître le peroxyde d'acétone, ou TATP, utilisé par les terroristes à Paris et Bruxelles. Lorsque le chien détecte l'explosif, il se positionne devant la personne puis s'assoit, pour "marquer" le suspect. La méthode comporte un danger : un terroriste peut faire exploser sa ceinture s'il est repéré. "J'ai accepté le risque en signant mon contrat", répond une gendarme du dispositif.