Sepp Blatter bientôt interrogé par la justice suisse ?

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avec AFP , modifié à

FOOTBALL - Plusieurs membres de la FIFA, dont son président, sont dans le viseur de la justice à propos de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022.

Réélu vendredi à la tête de la FIFA, pourtant plongée en plein scandale de corruption, Sepp Blatter n'est pas pour autant à l'abris d'éventuelles poursuites. Plusieurs membres du comité exécutif de la FIFA sont ainsi interrogés par la justice suisse, et son président pourra lui aussi "l'être à l'avenir si besoin est", a indiqué dimanche un porte-parole du procureur général suisse. L'attribution des Mondiaux 2018 (en Suisse) et 2022 (au Qatar) seraient au coeur des interrogations. 

Les membres du ComEx dans le viseur. "Le bureau du procureur général interroge les membres du comité exécutif de la FIFA qui ont voté en 2010 (lors de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, Ndlr), qui sont toujours en place et ne sont pas résidents suisses", a indiqué le porte-parole du ministère public de la Confédération (procureur), André Marty. Les responsables de la FIFA qui remplissent ces trois critères sont au nombre de 7 : Issa Hayatou (Cameroun, président de la CAF), Angel Miguel Villar Llona (Espagne), Michel D'Hooge (Belgique), Senes Erzik (Turquie), Marios Lefkaritis (Chypre), Hany Abo Rida (Egypte) et Vitaly Mutko, par ailleurs ministre russe des Sports. 

Platini pas interrogé. La justice semble avoir interrogé en priorité les dirigeants résidant hors de Suisse pour des raisons pratiques : elle les avait à disposition puisqu'ils étaient présents au Comité exécutif de Zurich samedi, au terme d'une semaine qui a vu la FIFA ébranlée par un scandale de corruption. Les deux autres membres actuels du comité exécutif qui avaient voté en 2010, Joseph Blatter et le président de l'UEFA, Michel Platini, vivent en Suisse. Le N°2 de la FIFA, le secrétaire général Jérôme Valcke, siège au comité exécutif mais ne prend pas part aux votes. 

"Il pourra l'être à l'avenir". Le porte-parole de la justice suisse a indiqué que les dirigeants interrogés l'étaient en tant que "personnes susceptibles de fournir des informations" dans l'enquête pénale sur l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. Il n'a pas donné plus de précisions. Cette enquête a été ouverte il y a deux mois, sur la base d'une plainte de la FIFA. L'existence de l'enquête a été révélée cette semaine, lors du scandale de corruption qui a éclaboussé l'instance suprême du football mondial, en plein congrès électif. Interrogé sur le cas de M. Blatter, réélu vendredi pour un 5e mandat, le porte-parole a répondu : "le président de la FIFA ne sera pas interrogé à ce stade. Si besoin est, il pourra l'être à l'avenir". 

Les sept responsables arrêtés refusent l'extradition. Il réagissait à des affirmations du journal britannique The Sunday Times selon lesquelles M. Blatter devrait être interrogé par la justice suisse avec neuf autres hauts responsables de la FIFA. Une autre enquête vise la FIFA, menée par la justice américaine. Dans ce cadre, sept responsables de la FIFA ont été arrêtés mercredi dans leur hôtel de Zurich, deux jours avant le congrès électif. Tous les sept refusent désormais leur extradition vers les États-Unis, a indiqué un porte-parole de l'Office fédéral de la justice, Folco Galli.