C'est une saison de ski alpin particulière qui s'ouvre à Sölden, en Autriche : en plus de la Coupe du monde qui démarre samedi, les skieurs et skieuses ont déjà la tête aux jeux Olympiques qui se dérouleront en février à Pyeongchang, en Corée du Sud. Leaders de la délégation française, Tessa Worley et Alexis Pinturault veulent prendre le meilleur départ possible pour arriver avec le plein de confiance à la grand-messe des sports d'hiver.
Worley, briller (enfin) aux JO
C'est Tessa Worley, championne du monde et lauréate du petit globe de la discipline la saison dernière, qui ouvre le bal lors du géant d'ouverture de la Coupe du monde de ski alpin, samedi. Tête d'affiche du ski alpin féminin, la française reste humble et aborde "comme un challenge" cette première épreuve, elle qui n'est jamais montée sur le podium à Sölden. Si la piste du glacier du Rettenbach avait révélé "la puce", cinquième en 2007 à l'âge de 18 ans, Worley n'a pas depuis réussi à accrocher un podium, terminant au mieux quatrième en 2011.
Worley parmi les favorites. "Je ne crois pas à la malédiction. Avec les années, l'expérience, je commence vraiment à savoir la skier. Il faut vraiment attaquer cette piste qui peut être impressionnante parfois", explique la jeune femme, qui s'est entraînée sur la pente ces derniers jours. Sölden, c'est spécial, rappelle Worley. Pour triompher, elle pourrait profiter de la cascade de blessées et convalescentes comme Anna Veith et Federica Brignone. La Suissesse Lara Gut, lauréate l'an dernier à Sölden, encore convalescente sera là pour se tester mais il faudra quand même battre l'Américaine Mikaela Shiffrin, tenante du Gros globe, et les Italiennes Marta Bassino et Sofia Goggia.
Priorité aux JO. Reste qu'une contre-performance ne serait pas un drame, à en croire le Directeur technique national, Fabien Saguez, cité par L'Équipe : "Pour Tessa, les JO sont l'objectif prioritaire, on ne pense pas au classement général de la Coupe du monde". Tessa Worley aura sûrement à cœur de briller en Corée du Sud, elle qui n'était que seizième du géant des JO de 2010 et absente à cause d'une blessure en 2014. Mais la skieuse du Grand-Bornand ne veut pas brûler les étapes : "Les Jeux, ce n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Je vis l'instant présent, donc, là, je me concentre sur les premières courses de l'hiver", confie-t-elle au quotidien sportif. "Février viendra bien assez rapidement."
Pinturault, gagner dès le début
Tenant du titre sur le glacier du Rettenbach, Alexis Pinturault assume de son côté l'étiquette de favori pour le géant masculin, dimanche à Sölden. C'est "une piste que j'aime beaucoup. Il y a une grande effervescence autour de l'événement, que j'apprécie aussi pour l'atmosphère". Les statistiques attestent du feeling : en cinq participations sur le glacier autrichien, Pinturault est monté quatre fois sur le podium.
Programme allégé. Malgré son statut, Pinturault préfère éluder le sujet du classement général. "Cette année, c'est un peu particulier. Il y a les Jeux. Dans ce cadre-là, le classement général c'est moins la priorité", remarque le meilleur skieur français. "Je suis prêt, je me suis bien préparé, mais à un moment donné il y aura peut-être des choix à faire au détriment du général. On sait déjà que je n'irai pas à Stockholm pour le "City Event" (slalom parallèle, le 29 janvier 2018). La Coupe du monde sert à préparer les Jeux et je ne veux pas perdre cet objectif de vue", explique encore le skieur de Courchevel.