Ils seront bien là, dans le portillon de départ. Douze jours après le traumatisme consécutif à la mort de David Poisson lors d’un entraînement, ses coéquipiers de l’équipe de France ont décidé de participer samedi en fin d’après-midi à la première descente de Coupe du monde, prévue à Lake Louise, au Canda. Un choix qui n’a pas été simple à faire, alors qu’un hommage sera rendu au skieur français disparu, dimanche dans son village de Peisey-Nancroix à partir de 13h30. Mais finalement, la décision a été unanime et mûrement réfléchie.
Un message de la mère de David Poisson. Avant de collectivement décidé de reprendre la compétition, les skieurs français ont beaucoup cogité toute cette semaine. Accompagnés de psychologues, ils ont essayé de peser le pour et le contre : marquer une pause dans la saison pour encaisser le choc d’un décès brutal ou bien continuer tout de suite à vivre et à skier. Au cours de la semaine, la mère de David Poisson à adresser un message aux descendeurs français leur expliquant en substance qu’elle comprendrait qu’ils veuillent poursuivre la saison, de ne pas gâcher des mois de travail.
"S'ils retardent l'échéance, ça va être plus compliqué". Et puis repartir en compétition dès ce week-end, c’est aussi une manière de ne pas céder à la peur. "Forcément, il y aura de l’appréhension, les choses ne seront pas faciles", admet Fabien Saguez, le directeur technique national du ski français, interrogé par Europe 1. "Mais ils savent aussi que si ils retardent l’échéance, ça va être aussi plus compliqué. On a voulu que chaque athlète et chaque membre du staff prenne une décision personnel, avec leurs propres sensations, leur propre sentiment. Et finalement, tout le monde a envie de continuer", assure-t-il.
Ni objectifs, ni performances attendues. Les skieurs français s’élanceront donc pour leur descente samedi, si la météo le permet. Au sein de l’équipe de France, on en parle pas de résultats, d’objectifs ou de performances. Le drame de la semaine passée a rendu vide de sens les ambitions sportives.