Le 26 juillet dernier, Roger Federer mettait la planète tennis en émoi (et inquiétait ses fans) en annonçant la fin de sa saison. Pas de Jeux olympiques, pas d'US Open, et pas de Masters 1000 de Paris-Bercy non plus. Thomas Sotto a retrouvé l'homme aux 17 titres du Grand Chelem chez lui, en Suisse. Son retour prévu en janvier 2017, Novak Djokovic, son avenir après le tennis : "le Maestro" s'est longuement confié au micro d'Europe 1.
Son retour sur le circuit en 2017. Après cinq mois loin des courts, Roger Federer doit effectuer son retour en janvier prochain, avec la perspective d'être compétitif pour le premier Grand Chelem de l'année, en Australie, qui débutera le 16 janvier. "J'espère vraiment que ce sera un grand, vrai retour", souligne le joueur suisse. "C'est pourquoi je travaille dur ces derniers temps. Physiothérapie, fitness, physique, et maintenant tennis. Il me reste encore soixante jours avant janvier. Le genou (gauche, qui le faisait souffrir, ndlr) tient. Jusqu'à maintenant, je suis vraiment très content et ça me laisse espérer que, si je reviens, c'est pour un bon retour." Est-ce que ce sera suffisant pour décrocher un Grand Chelem, lui qui n'en a plus gagné depuis Wimbledon 2012 et qui n'a atteint aucune finale l'an dernier (demies à l'Open d'Australie et à Wimbledon, forfaits à Roland-Garros et à l'US Open) ? "Oui, j'y crois vraiment. Mentalement, il faut avoir de nouveau la rage et le feu pour vouloir gagner. Après trois ou quatre tournois, on verra si ce sera possible ou pas."
J'ai pris six mois de congés pour revenir pour quelques années
La retraite. Que tout le monde soit averti, ses fans comme ses adversaires, Roger Federer ne pense pas encore à la retraite. "J'ai pris six mois de congés pour revenir pour quelques années", précise-t-il d'emblée. "Ce serait plus simple (de savoir la date de sa retraite). Je sais que je dois peut-être moins m'entraîner à un moment donné. Le vœu que j'ai, c'est que c'est moi qui puisse décider (quand j'arrêterai), et pas mon genou, ma famille ou une autre blessure. Je veux que la décision vienne de moi."
Sa vie après le tennis. Lors de ces quelques mois passés hors du circuit, "Fed" reconnaît malgré tout avoir goûté à ce que pourrait être sa vie d'après. "J'ai pris beaucoup de plaisir, avoir plein de temps, pour moi, mes plus proches", confie-t-il. "Après ma carrière, c'est sûr, je passerai plus de temps pour ma fondation (qui aide à la scolarisation et à l'éducation des enfants à travers le monde, ndlr), et ça, c'est très proche de mon cœur." Le Suisse, né d'une mère sud-africaine, avoue par ailleurs son admiration pour l'ancien président Nelson Mandela et la "façon dont il gérait les choses, comment il était". Et le tennis ? "Je pense que je pourrais avoir un rôle de coaching… Mais le faire à plein temps, c'est impossible, avec quatre enfants. Je préfère être papa à plein temps et mari à plein temps."
Je préfère être papa à plein temps et mari à plein temps
Le soutien du public. Roger Federer a des supporters partout dans le monde. Novak Djokovic avait pu s'en rendre compte l'an dernier, lors de la finale de l'US Open. Ce soutien indéfectible des amoureux du tennis, le Suisse le ressent. "Contrairement à d'autres sports, j'ai constamment 90% des spectateurs de mon côté, c'est quand même assez incroyable, c'est phénoménal et c'est aussi, je pense, l'une des raisons pour lesquelles je joue encore", reconnaît le septuple vainqueur de Wimbledon. "À certains moments, je les entends beaucoup, et à d'autres, je suis 'dans la zone' et je me concentre que sur ce que je dois faire. Mais aujourd'hui plus que jamais, j'ai la 'tête ouverte' et je profite beaucoup plus du public."
La mauvaise passe de Novak Djokovic. N°1 mondial depuis plus de deux ans, le Serbe Novak Djokovic a perdu plusieurs matches importants ces derniers mois, et un peu de sa motivation aussi visiblement. "Après avoir gagné Roland-Garros, qui était le dernier grand titre qui lui manquait (à part le Masters 1000 de Cincinnati, il a tout gagné), je pense qu'il a juste eu besoin d'un peu de temps", considère Roger Federer. "C'est tout simple. Pour moi, il reste le grand favori pour Bercy et aussi pour le Masters derrière. (…) Ça montre à quel point les marges sont petites. Physiquement, mentalement, si quelque chose change… Il a peut-être eu besoin de se réinventer durant les trois-quatre derniers mois." Et il a peut-être bien fait, parce que Roger Federer revient bientôt…