Un autre front s'est ouvert à la Fifa, déjà secouée (entre autres) par la suspension de son président démissionnaire Sepp Blatter. Il concerne l'attribution de la Coupe du monde 2006 à l'Allemagne. Vendredi dernier, le magazine Der Spiegel affirmait que le vote, qui a eu lieu en 2000, pourrait avoir été marqué par des irrégularités. Lundi, la justice allemande a indiqué s'être saisie du dossier.
"Il pourrait s'agir de corruption, de fraude ou de malversation", a déclaré au SID, filiale d'information sportive de l'AFP, la procureure du parquet de Francfort. "Nous n'avons pas encore lancé d'enquête (formelle), nous le ferons si le soupçon se confirme." Dans un premier temps, les magistrats "examineront les documents à leur disposition", a précisé Nadja Niesen, mais "nous en sommes au tout début".
12 voix à 11. Le magazine Der Spiegel a affirmé que le comité de candidature allemand s'était constitué une caisse noire qui avait servi à acheter des voix. L'ancien patron d'Adidas et ancien propriétaire de l'Olympique de Marseille, l'homme d'affaire suisse Robert Louis-Dreyfus, aujourd'hui décédé, est au centre des allégations.
La Fédération allemande (DFB) a nié ces accusations, tout en reconnaissant un versement de 6,7 millions d'euros à la Fifa, mais selon elle sans lien avec cette compétition. "Je n'ai versé de l'argent à personne pour obtenir des voix dans l'attribution de la Coupe du monde 2006 à l'Allemagne", a assuré dimanche Franz Beckenbauer, légende du football allemand, à la tête de la candidature allemande puis de l'organisation de l'événement lui-même. L'Allemagne avait décroché l'organisation du Mondial 2006 par 12 voix à 11 face à l'Afrique du Sud, après la troublante abstention du Néo-Zélandais Charles Dempsey au dernier tour de scrutin...