Avec son statut et ses performances, on en avait presque oublié qu'Hugo Lloris était un gardien comme un autre capable, parfois, de commettre une grossière erreur. Vendredi soir, le capitaine des Bleus a précipité la défaite des siens en Suède, avec un dégagement totalement raté à l'origine du deuxième but suédois à la dernière seconde (2-1), en qualifications pour le Mondial 2018.
Pas du genre à se défausser, il a immédiatement fait son mea culpa devant la presse. "Le match se dirigeait vers (un match nul), malheureusement, il y a eu un coup du sort dans les dernières secondes. J'en suis le responsable et j'assume pleinement cette erreur", a déclaré le joueur de Tottenham.
"Je voulais relancer propre." Hugo Lloris n'a en effet pas habitué les fans des Bleus à ce genre de bourde. A la 93e minute, il a pourtant tenté, comme il le fait souvent, de sortir de sa surface pour effectuer une relance au pied. Sauf que cette fois, la balle a atterri directement dans les pied d'Ola Toivonen, l'attaquant suédois, qui n'avait plus qu'à frapper du milieu de terrain dans la cage désertée par Lloris.
"Je voulais relancer propre comme j'essaye toujours de le faire. Après, le mérite en revient au joueur qui a pressé, à celui qui a marqué en une touche (Ola Toivonen). On le sait, pour le gardien, la moindre erreur peut se transformer en but et cela a été le cas malheureusement", a regretté le capitaine des Bleus.
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— Téléfoot (@telefoot_TF1) 9 juin 2017
LA BOULETTE DE LLORIS, et Toivonen frappe du milieu du terrain dans le but vide : 2-1 pour la Suède ! https://t.co/Z2qMRlIfeZ
Défendu par tous ses coéquipiers. Alors oui, cette défaite en Suède complique la tâche des Bleus, désormais deuxièmes du groupe A, dépassés par la Suède à la différence de buts (13 pts chacun). Mais personne, à commencer par Didier Deschamps, n'en voulait à Hugo Lloris. "Je ne vais pas accabler Hugo, parce que quand ça arrive à un gardien, c'est forcément une bévue. Il est souvent décisif mais là, ça nous coûte cette défaite", a dédramatisé le sélectionneur.
Même son de cloche chez ses coéquipiers, dont Antoine Griezmann : "C'est dommage pour Hugo, parce que vraiment il ne le mérite pas. Mais il nous a sauvés tellement de fois qu'il avait le droit de griller un petit joker. Donc maintenant, j'ai confiance en lui, il arrivera à revenir en pleine forme."
Un cadre depuis de longues années. Ces prises de paroles pourraient passer pour de la langue de bois ? Certes, mais elles reflètent surtout la place d'Hugo Lloris au sein des Bleus. Depuis ses débuts en équipe de France, le gardien a enchaîné les arrêts décisifs et les rencontres de haute volée. Ses prestations contre l'Irlande, en barrages pour le Mondial 2010, ou contre l'Allemagne en demi-finales de l'Euro 2016, sont par exemple restées dans les mémoires.
Avec ses 89 sélections, il est même entré dans l'histoire de l'équipe de France en devenant contre le Paraguay, la semaine dernière, le gardien le plus capé de tous les temps, devant un certain Fabien Barthez. Autre preuve de sa longévité : Lloris est le seul rescapé du premier onze de l'ère Deschamps, lors d'un match en Finlande en 2012. Et il devrait encore être titulaire, sans aucun doute, pour les prochains rendez-vous. Avec la ferme intention de se faire pardonner.