Tableau dépeuplé, Novak Djokovic seul, ce qu'il faut retenir de la première semaine de l'Open d'Australie

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avec AFP , modifié à

Novak Djokovic s'avancerait en immense favori pour le titre dans le tableau messieurs de l'Open d'Australie s'il n'y avait sa blessure, après l'écrémage subi par le tableau masculin au cours de la première semaine marquée par la sempiternelle question des matchs, trop, nocturnes.

Plus le tournoi de l'Open d'Australie avance, plus les prétendants sautent et plus Djokovic devient favori pour un 22e titre du Grand Chelem qui lui permettrait d'égaler le record de Rafael Nadal . Mais le Serbe semble sous la menace permanente d'un abandon à cause de sa cuisse gauche. "Je savais que physiquement j'aurais des hauts et des bas", a concédé Djokovic après sa victoire en trois sets au troisième tour contre Grigor Dimitrov, de loin l'adversaire le plus coriace sur le papier jusque-là.

Mais le match où il a semblé le plus proche du gouffre a été celui du deuxième tour contre le Français Enzo Couacaud (191e). "J'ai beaucoup souffert. Il y a eu plusieurs moments où ça allait vraiment mal", a-t-il assuré en ajoutant avec satisfaction avoir "survécu".

Duel avec De Minaur

La seconde semaine débute pour lui lundi par un duel avec l'Australien Alex De Minaur avant une éventuelle revanche contre le jeune Danois Holger Rune qui l'a battu en finale du Masters 1000 de Paris l'an dernier.

Encore une fois, le parcours à Melbourne du Djoker qui redeviendra N.1 mondial en cas de titre dimanche, s'accompagne d'un drame. Comme en 2021 lorsqu'il s'était déchiré les abdominaux au troisième tour avant de soulever le trophée. Comme l'an dernier où il avait défrayé la chronique sans même jouer, avec sa rétention puis son expulsion du pays faute de vaccin anticovid.

Tableau dépeuplé

Le numéro 1 mondial Carlos Alcaraz absent, le tableau masculin de l'Open d'Australie a perdu en trois tours le numéro 2 et tenant du titre Rafael Nadal, le numéro 3 Casper Ruud, le numéro 8 et double finaliste sortant Daniil Medvedev, ainsi que le quart de finaliste 2022 Denis Shapovalov, et Félix Auger-Aliassime, auteur d'une fin de saison épique l'an dernier, qui a été éliminé en 8e de finale.

Si bien qu'on retrouvera en quarts l'inattendu Jiri Lehecka (71e) qui a, à lui seul, déblayé trois têtes de série (Coric, Norrie et Auger-Aliassime), ainsi que les surprenants Sebastian Korda (31e) et Karen Khachanov (20e). Peuvent également les rejoindre Ben Shelton (89e), JJ Wolf (67e) et Tommy Paul (35e).

Chez les femmes, la numéro 1 mondiale Iga Swiatek a perdu en 8e et la numéro 2 Ons Jabeur dès le deuxième tour. Si bien que l'Open d'Australie 2023 restera dans l'histoire comme le premier tournoi du Grand Chelem de l'ère Open (depuis 1968), à être privé en quarts de finale des deux premières têtes de série à la fois chez les hommes et chez les femmes.

Réussite US

Les joueurs américains étaient nombreux au premier tour (14) et étaient encore quatre en début de deuxième semaine, ce qui n'était plus arrivé depuis 2004 avec Andre Agassi, Andy Roddick, James Blake et Robby Ginepri. Mais contrairement à il y a 19 ans, ce ne sont pas les plus attendus.

Pas de Taylor Fritz (9e et vainqueur l'an dernier à Indian Wells avant de se qualifier pour les Masters) ni de Frances Tiafoe (17e et demi-finaliste du dernier US Open après avoir battu Nadal). Ce sont Shelton, Wolf, Paul et Korda qui se sont invités en 8e. Et ils seront au moins deux en quarts puisque Shelton et Wolf sont opposés pour rejoindre Korda.

Dans le tableau féminin, Jessica Pegula (3e) mène d'un bras de fer la représentation US, mais elle a été abandonnée par Coco Gauff (7e) en 8e de finale.

Polémique nocturne

Le marathon entre Andy Murray et Thanasi Kokkinakis, qui a pris fin vendredi matin à 4h06 après 5h45 de combat a rallumé la mèche : "Pourquoi joue-t-on à trois heures du matin ?", a lancé le Britannique depuis son banc lors d'un changement de côté, bien longtemps avant de s'imposer.

Les sessions nocturnes dans les tournois du Grand Chelem, où les hommes jouent au meilleur des cinq sets, posent régulièrement des problèmes de programmation, y compris à l'US Open et à Roland-Garros. "C'est fou. Aucun (autre) sport ne fait ça", a critiqué l'Américaine Jessica Pegula.

Voix discordante, Stefanos Tsitsipas assure que "le tennis aime ce genre de matchs" longs et qui se terminent à pas d'heure parce qu'ils écrivent la légende de ce sport et que l'on "s'en souviendra". L'Association des joueurs créée par Djokovic, la PTPA, a assuré qu'elle allait s'impliquer dans "la recherche de solutions à la programmation qui mette en avant les fans et les joueurs". Mais Djokovic lui-même a résumé la situation : "ce sont les diffuseurs qui décident".