Rafael Nadal (38 ans) a disputé, à l'occasion de la Coupe Davis ce mardi avec l'équipe d'Espagne, son ultime compétition après une carrière exceptionnelle ponctuée notamment de 14 titres à Roland-Garros. Mais sa réussite insolente sur la terre battue parisienne ne saurait éclipser sa capacité hors normes à s'adapter à d'autres surfaces de jeu.
Il serait injuste de résumer la carrière de Rafael Nadal à ses 14 titres à Roland-Garros. À 38 ans, le Majorquin a disputé cette semaine sa dernière compétition , la Coupe Davis, avec l'équipe d'Espagne. Battu en simple par Botic Van de Zandschulp, il a ensuite vu la paire Alcaraz/Granollers s'incliner lors du double décisif, signant la fin de deux décennies de gloire. À Malaga où se déroulait l'événement, des affiches géantes "Gracias Rafa" (Merci Rafa) étaient déployées pour rendre hommage à une carrière tout simplement exceptionnelle, couronnée de succès quasiment partout dans le monde.
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Et si ses innombrables victoires sur terre battue resteront dans l'histoire du tennis, Rafael Nadal dispose également d'un tableau de chasse parmi les plus scintillants sur d'autres surfaces de jeu, et notamment dans les autres tournois du Grand Chelem. Le "Taureau de Manacor" totalise ainsi 22 titres en Majeur, dont deux Open d'Australie, deux Wimbledon et quatre US Open.
"Il est devenu un joueur de plus en plus complet"
D'aucuns ont à l'esprit la finale d'anthologie à Wimbledon en 2008, où Rafael Nadal s'est octroyé son premier trophée sur le gazon londonien face au maître des lieux, Roger Federer, au terme d'un cinquième set magistral. "Il est devenu, au fil des années, un joueur de plus en plus complet", affirme à Europe 1 Georges Goven, entraîneur de tennis et consultant pour Eurosport.
"Il a été capable de s'adapter à des surfaces plus rapides, et surtout de jouer sur herbe comme Björn Borg (...) Il y a eu une vraie évolution dans son jeu de terrien. Il a progressé au service, il s'est rapproché de la ligne de fond pour jouer plus tôt... Il a été capable de faire ces ajustements, ce qui est remarquable", souligne l'ancien joueur de tennis. En parallèle, le Majorquin a bénéficié d'un ralentissement progressif des surfaces de jeu, dont le gazon, qui lui a permis d'exprimer son jeu physique.
"La faim" de gagner sur n'importe quelle surface de jeu
Rafael Nadal a également tiré profit du fait de jouer avec la main gauche, "un avantage", pointe Georges Goven. "Ce n'est pas un joueur qui avait un service exceptionnel au départ, mais le fait d'être gaucher, notamment sur herbe, l'a bien protégé. Sans avoir un service monstrueux, le slice (imprimer un effet sortant à la balle, ndlr) est une arme, et les gauchers sont plus disposés à l'utiliser", analyse le consultant tennis.
Cet effet coupé, l'Espagnol l'a aussi utilisé à de nombreuses reprises dans ses coups de défense et d'attaque sur gazon, notamment pour monter au filet, à l'instar de Roger Federer ou Novak Djokovic. Car, souligne Georges Goven, Rafael Nadal était aussi "un excellent volleyeur". "Il a une très bonne main à la volée, très propre, avec une technique particulière. Fabrice Santoro (ancien joueur français, ndlr) disait que si Nadal s'était concentré sur le double, il aurait été dans les trois, quatre meilleurs au monde", rapporte le coach. Le Majorquin a d'ailleurs glané la médaille d'or olympique du tournoi de double masculin à Rio 2016 , avec son compatriote Marc Lopez.
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Cette capacité à s'adapter à toutes les surfaces est finalement venue s'ajouter à ses qualités hors pair de bagarreur sur le court, que les spectateurs de Roland-Garros ont pu apprécier pendant près de 20 ans. "Nadal avait un physique et un mental exceptionnel, il ne renonçait jamais. Pour lui, c'était inacceptable d'abdiquer dans un match", relate Georges Goven, braquant les projecteurs sur "la faim du champion". "Rafael Nadal, c'est cette formidable envie de gagner, quelle que soit la surface, quelle que soit l'importance de l'événement."
En Coupe Davis ce mardi, le Majorquin a relevé son ultime défi. Mais la marche était sans doute un peu trop haute. Amoindri physiquement, "Rafa" a parfois eu du mal à tenir la cadence face à Van de Zandschulp, de neuf ans son cadet. Mais qu'importe pour le public de Malaga. Saluer comme il se doit la dernière danse d'un monstre sacré du sport local était, sans doute, bien plus important.