La montagne était trop haute pour les Bleues. L’équipe de France de Fed Cup s’est inclinée ce week-end en finale face à "l’ogre" République Tchèque (3-2), titré pour la cinquième fois en six ans. Les Françaises ont pourtant offert un magnifique spectacle au public strasbourgeois, ne s’inclinant que lors du dernier match, le double. Une bataille à laquelle peu de monde s’attendait, tant les Tchèques étaient largement favorites. Sans leur capitaine Amélie Mauresmo, qui a annoncé lundi qu'elle était enceinte et renonçait pour cette raison à poste, les Bleues ont pourtant le droit de rêver plus grand.
- Elles peuvent rivaliser avec les meilleures
L'altitude avait de quoi donner le vertige. Comment rivaliser avec la République tchèque, vainqueur en 2011, 2012, 2014 et 2015 ? Les motifs d’espoirs étaient objectivement peu nombreux avant ce week-end fou. D’un côté, une équipe de France composée de joueuses de deuxième rang mondial, avec Caroline Garcia, Kristina Mladenovic et Alizé Cornet (respectivement 24e, 41e et 45e au classement WTA), qui n’ont jamais atteint la moindre demi-finale de Grand Chelem. En face, une armada tchèque impressionnante, entre la récente finaliste de l’US Open Karolina Pliskova (6e) , la double vainqueur de Wimbledon Petra Kvitova (11e) et la solide Barbora Strycova (20e).
Malgré les statistiques, les Françaises ont défié la logique dans l’ambiance bouillante du Rhénus, à Strasbourg. Après la défaite de Mladenovic face à Pliskova en ouverture, au bout d’un combat homérique de près de quatre heures, Caroline Garcia a revêtu ses habits d’héroïne. La Française, immense tout le week-end, a renversé la situation en remportant, contre toute attente, ses deux simples face à Kvitova le samedi puis Pliskova le dimanche. Mais les Tchèques, menées 2-1, ont prouvé qu’elles étaient d’immenses championnes, remportant les deux derniers matches pour s’imposer 3-2. Reste que se battre jusqu’au bout face à cette équipe-là est déjà une remarquable performance.
Retour sur le court pour le #TeamFranceTennis afin de saluer le public incroyable de cette finale ! pic.twitter.com/kiQfB4YDMY
— FFT (@FFTennis) 13 novembre 2016
- Mladenovic/Garcia, un duo pour le présent et le futur
Alors qu’Alizé Cornet a encore déçu en perdant son match de dimanche, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic sont, à 23 ans, déjà indispensables à l’équipe de France. C’est simple : elles ont apporté tous les points aux Bleues, en quarts de finale (4-1 contre l’Italie), demi-finales (3-2 contre les Pays-Bas) et contre les Tchèques en finale. Caroline Garcia, impressionnante ce week-end, a laissé entrevoir un potentiel nettement supérieur à sa 24e place mondiale. Kristina Mladenovic, elle aussi, s’est surpassée pour jouer un ton au-dessus de ses standards habituels.
Egalement associées en double, les Françaises excellent dans l’exercice. La paire Garcia-Mladenovic, vainqueur à Roland-Garros cette année, a pourtant cédé au plus mauvais moment, lors du match décisif, dimanche. Difficile de leur en vouloir, pourtant, tant les deux joueuses ont tout donné. "Elles ont montré des choses très impressionnantes, qu’elles étaient capables de répondre présentes avec un tel enjeu", a salué leur désormais ex-capitaine Amélie Mauresmo. A elles, désormais, de montrer les mêmes progrès le reste de l’année sur le circuit WTA.
- Une progression à poursuivre, mais sans Mauresmo ?
Amélie Mauresmo, enceinte, a décidé de lundi de quitter son poste après un mandat presque parfait de quatre ans. Car avant l’arrivée de l’ex-championne tricolore, en 2012, les Bleues se battaient pour ne pas descendre du groupe II, la deuxième division du tennis mondial. Depuis, elles ont grimpé tous les échelons, remontant en première division en 2014, avant d’atteindre les demi-finales l’an dernier, battues, déjà, par la République tchèque. Les Bleues devront maintenant s'atteler à la conquête du titre, qui les fuit depuis 2003. Mais ce sera sans celle qui leur aura permis de revenir sur le devant de la scène. Au nouveau capitaine, désormais, de se montrer digne de l'héritage d'Amélie Mauresmo.