Sur l’autoroute du succès, Andy Murray et Novak Djokovic regardent leurs poursuivants dans le rétroviseur. Le Britannique et le Serbe, respectivement numéro 1 et numéro 2 mondial, s’avancent en grands favoris pour remporter l’Open d’Australie, qui a débuté dans la nuit de dimanche à lundi. Les deux joueurs, largement dominateurs en 2016, ont démarré sur les mêmes bases en 2017, avec une finale magnifique de près de trois heures à Doha, remportée par Djokovic, pour le premier tournoi de l’année. Dans ces conditions, qui peut empêcher ce duel annoncé ? Europe 1 passe la concurrence au crible, de Stanislas Wawrinka à Roger Federer en passant par Milos Raonic.
- Le seul à avoir contesté leur règne en 2016 : Stan Wawrinka
Oui, Stanislas Wawrinka a éprouvé les pires difficultés pour éliminer en cinq sets le Slovaque Martin Klizan, lundi lors du premier tour à Melbourne. Mais en 2016, "Stan" a été le seul à contester l’hégémonie du duo Murray-Djokovic en remportant l’US Open (face à Djokovic en finale), son troisième titre du Grand Chelem en carrière. Autre statistique qui plaide en faveur du joueur doté du plus beau revers du circuit : il est le seul à avoir battu le Serbe à Melbourne depuis six ans (en demi-finales en 2014). Vainqueur de l’Open d’Australie en 2014, Wawrinka peut-il rééditer cet exploit ?
Patrice Hagelauer, l’ancien entraîneur de Yannick Noah et de l’équipe de France de Coupe Davis, est sceptique. "Avec Wawrinka, tout est possible. Mais commencer Melbourne par un match en cinq sets n’est jamais très bon. A l’Open d’Australie, la récupération est encore plus importante que pour les autres Grand Chelem. Il lui faudrait un ou deux matches faciles pour être frais pour la suite."
Stan Wawrinka a remporté l'US Open en 2016, face à Novak Djokovic en finale. @ CHRIS TROTMAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
- Les outsiders : Milos Raonic en épouvantail, devant Nishikori, Monfils et Dimitrov
Dans la catégorie des oustiders, Milos Raonic fait figure d’épouvantail. Le Canadien, troisième mondial, espère poursuivre sur la lancée de sa saison 2016, où il a atteint la finale de Wimbledon et les demi-finales à Melbourne. "Le danger numéro 1 peut venir de Raonic. Il est capable d’enrayer ces "machines" que sont Murray et Djokovic. Sur une surface comme celle de l’Open d’Australie, le service compte énormément", estime Patrice Hagelauer. Seul problème : il n’a pas battu une seul fois Djokovic et Murray l’an dernier.
Derrière le Canadien, Kei Nishikori (5e mondial) demi-finaliste à l'US Open et quart de finaliste en Australie l’an dernier, ou Grigor Dimitrov, le Bulgare vainqueur à Brisbane début janvier, ont également les armes pour réaliser un (immense) exploit face à un des deux monstres. Côté français, Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils seront assurément les deux grands postulants à un beau parcours. En espérant rééditer la performance de Tsonga, dernier tricolore à avoir atteint une finale en Grand Chelem, à Melbourne en 2008.
- Les légendes sur le retour : Roger Federer et Rafael Nadal
Roger Federer ne règne plus sur la planète tennis, mais son aura auprès des fans reste intacte. Le Suisse, qui a fait son retour début janvier après six mois d’absence sur blessure, a l’ambition de remporter un 18ème titre du Grand Chelem, mais son état physique et sa capacité à tenir le rythme sur cinq sets demeurent un mystère. L’ancien n°1 mondial n’a en outre pas été gâté par le tirage au sort, avec un troisième tour potentiel contre Tomas Berdych, avant de retrouver Kei Nishikori en huitièmes et Andy Murray en quarts. "J’adore Federer et j’aimerais y croire. Mais les années passent et on n’y peut rien. Il est capable de sortir un adversaire de haut niveau, mais pas d’aller au bout", juge l’ancien directeur technique national.
Pour Rafael Nadal, l’Open d’Australie est davantage une occasion de se rassurer et de retrouver son niveau. L’Espagnol, qui n’a plus joué depuis octobre, possède peu de certitudes sur son jeu. "Nadal peut faire de très bons matches, mais je n’y crois pas sur la surface de l’Open d’Australie. Attendons-le plutôt sur terre battue", assure Patrice Hagelauer. Federer et Nadal partent donc de loin, mais il ne faut jamais sous-estimer une légende.