"Rafa" attendait cette victoire depuis deux ans. "C'est une semaine très importante pour moi", a confié le numéro 5 mondial dimanche, après sa finale remportée face à Gaël Monfils à Monte-Carlo (7-5,5-7,6-0). "Je me sentais bien mieux qu'il y a un an, mais il fallait le confirmer par des résultats", a ajouté le Majorquin. Et pour cause : Rafael Nadal n'avait pas remporté de tournoi depuis 2014 et sa victoire à Roland Garros, "son" Grand Chelem.
"Le mec est plus fort". Si cette victoire est significative, c'est parce que l'Espagnol s'est imposé avec la manière à Monte-Carlo. Après avoir battu coup sur coup Stan Wawrinka, tenant du titre à Roland Garros, puis l'Ecossais Andy Murray, Rafael Nadal a livré une finale très intense pendant deux sets face à Gaël Monfils. Deux heures durant, les deux joueurs se sont livré à un véritable bras de fer au fond du court, tenant le public monégasque en haleine. Solide dans l'échange, Nadal s'est également illustré par ses accélérations fulgurantes, et quelques montées au filet.
Après deux sets, la puissance et la régularité du Majorquin ont payé, faisant craquer Gaël Monfils. "Il faut simplement reconnaître que le mec est plus fort", a commenté le Français à l'issue du match. "Rafa a vraiment mis la barre très haute au troisième set. C'est un immense champion, j'espère un jour rivaliser avec lui", a poursuivi le Parisien au micro d'Europe 1.
Éliminé au premier tour à Melbourne. L'"immense champion" a pourtant connu deux saisons difficiles. Depuis sa victoire à Roland Garros en 2014, "Rafa" n'avait plus gagné de tournoi important, que ce soit en Grand Chelem ou en Masters 1000. En mai 2015, il quittait le top 5 mondial pour la première fois en dix ans, un symbole pour celui qui a enchaîné les premières places du classement ATP entre 2008 et 2013.
L'année 2016 n'avait pas vraiment mieux commencé pour l'Espagnol. En janvier, Nadal était sèchement battu par Novak Djokovic en finale du tournoi de Doha (6-1, 6-1). Dix jours plus tard, il essuyait un nouveau revers, éliminé de l'Open d'Australie dès le premier tour - c'était seulement la deuxième fois de sa carrière qu'il quittait un tournoi majeur si tôt. "Rafa" rentrait ensuite bredouille de sa tournée sur terre battue en Amérique du Sud, où il avait naguère l'habitude de faire des razzias.
La bête noire Djokovic. Ce neuvième titre remporté en Principauté, dimanche, marque-t-il le début de la résurrection pour l'ancien numéro 1 mondial ? A voir "Rafa" s'allonger de tout son long sur la terre battue monégasque après son combat face à Gaël Monfils, tous les espoirs sont permis. A cinq semaines du tournoi de Roland Garros, que l'Espagnol a gagné à neuf reprises - un record -, cette performance sur terre battue devrait le mettre en confiance.
Reste que Nadal a gagné sans affronter l'actuel numéro un mondial, Novak Djokovic. Contre toute attente, le Serbe a été éliminé dès son premier match, face au Tchèque Jiri Vesely, numéro 55 mondial. Or, ces deux dernières saisons, "Djoko" a pris un très fort ascendant sur "Rafa" : l'Espagnol ne l'a plus battu depuis la finale remportée à Roland Garros en 2014. Une victoire sur le Serbe terminerait de réinstaller Rafael Nadal au rang de favori pour le tournoi de la porte d'Auteuil.
Rome et Madrid pour confirmer. Pour cela, l'Espagnol dispose de deux occasions rêvées : les tournois de Madrid, fin avril, et de Rome, début mai. Tous deux disputés sur terre battue, ces rendez-vous permettront de confirmer un éventuel retour du champion, qui pourrait viser un dixième titre à Paris, en juin.
En attendant, la victoire de Nadal à Monte Carlo permet à l'Espagnol d'égaler le record de victoires en Masters 1000, avec 28 titres, que Djokovic lui avait pris le mois dernier en gagnant à Indian Wells et à Miami. Un premier avertissement pour l'actuel numéro un mondial ?