Roger Federer a réussi son grand huit. Cinq ans après son dernier succès à Wimbledon, et six mois après son succès à l'Open d'Australie, le Suisse, qui fêtera le mois prochain ses 36 ans, s'est imposé dimanche pour la huitième fois sur le gazon londonien, signant sa 19ème victoire en Grand Chelem. Malheureusement (pour le spectacle), ce trophée tant convoité, celui qui lui permet de devenir le seul recordman des victoires à Wimbledon devant Pete Sampras*, Federer l'a décroché en trois sets secs (6-3, 6-1, 6-4 en 1h41') face à un Marin Cilic diminué physiquement, qui n'a jamais pu contrarier les plans du Suisse, vainqueur du tournoi sans avoir concédé le moindre set. La légende continue !
Cilic en pleurs sur sa chaise. Cette finale a basculé très rapidement. Dès le quatrième jeu, quand Marin Cilic s'est procuré sa première (et unique !) balle de break. Le Croate l'a laissé filer en commettant une faute en revers. Dans la foulée, le Suisse, lui, n'a pas manqué l'occasion quand il a mené 0-40 sur le jeu suivant. Menant 3-2, le Suisse a alors déroulé son jeu, enchaînant notamment 17 points consécutifs sur son service. Après avoir remporté la première manche (avec un nouveau break à 5-3), Federer a mené 6-3, 3-0. C'est à ce moment-là que Cilic, qui était en train de lâcher sur le court, a totalement craqué sur sa chaise. Le Croate a fait appel au médecin avant de s'effondrer en larmes, sans que l'on comprenne si son souci était physique ou psychologique. La réponse est intervenue à la fin du deuxième set : Cilic souffrait du pied gauche (avec une "très vilaine ampoule", expliqua-t-il ensuite en conférence de presse).
2003
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2017
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Federer en pleurs sur sa chaise. Federer, qui a craqué lui aussi en rejoignant sa chaise, remporte ce Wimbledon après avoir zappé l'intégralité de la saison sur terre battue, dont Roland-Garros. Un choix payant qui lui a permis d'arriver frais pour la saison sur gazon. Après un faux départ à Stuttgart (battu par Tommy Haas dès son entrée en lice), "Fed" a remporté le tournoi de Halle puis celui de Wimbledon, sans perdre le moindre set, ce qu'il n'avait jamais encore fait à Londres lors de ses sept succès précédents. "Je vais peut-être prendre encore une longue pause", a souri au micro le Suisse, qui restait sur deux finales perdues à "Wim", en 2014 et 2015, à chaque fois face à Novak Djokovic. "Je ne sais pas ce que je vais faire dans le mois qui vient, mais gagner ce trophée, ça maintient en forme. Ça a été tellement dur l'année dernière (élimination en demi-finales par Milos Raonic) et de revenir ici, gagner sans perdre un set, c'est magique." Pas mieux.
La petite famille Federer (deux jumelles, deux jumeaux) était présente :
"It's a wonderful moment for us as a family. This one's for us"
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"C'est un moment merveilleux pour notre famille. Celui-ci est pour nous."
*L'Américain Pete Sampras, dans l'ère Open, et le Britannique William Renshaw, au 19ème siècle, en ont remporté chacun sept.