Des interdictions de stade de deux et trois ans ont été prononcées mercredi par le tribunal correctionnel de Lille à l'encontre des 10 supporteurs du Losc poursuivis pour avoir envahi le terrain du stade Pierre-Mauroy, le 10 mars, à Villeneuve-d'Ascq, dans le Nord. Les prévenus ont été condamnés à 4.000 euros d'amende avec sursis. Seul l'un d'entre eux, reconnu coupable de "provocation à la haine", a été condamné à trois ans d'interdiction de stade, tandis que les neuf autres ont écopé de deux ans.
Des amendes de 200 à 300 euros. Trois prévenus ont en outre été condamnés à des amendes de 200 à 300 euros pour des violences lors de l'envahissement du terrain; ils ont revanche été relaxés pour des violences commises sur les joueurs du Losc Thiago Maïa et Fodé Ballo-Touré. Lors de l'audience du 12 juin, deux ans d'interdiction avaient été requis par le procureur à l'encontre de huit supporters et trois ans à l'encontre de deux autres, ainsi qu'une amende avec sursis de 4.000 euros chacun et de 150 à 550 euros d'amende pour trois d'entre eux pour violences.
"Si on descend, on vous descend". Le 10 mars, au coup de sifflet final de Lille-Montpellier lors de la 29e journée de L1 (1-1), des fans du Losc avaient pénétré sur la pelouse, criant "si on descend, on vous descend". Le parquet avait ouvert une enquête de flagrance tandis que le club du Nord avait déposé plainte pour violences aggravées, dégradations de biens et menaces de mort. Les supporteurs étaient tous poursuivis pour "entrée sur une aire de jeu d'une enceinte sportive portant atteinte à la sécurité des personnes et des biens".
Les prévenus ont évoqué la "frustration". Le Losc avait, quant à lui, demandé un euro symbolique. Lors de ce procès qui a duré plus de huit heures, les prévenus avaient reconnu l'envahissement du terrain, invoquant pour la plupart la "frustration" d'une situation sportive difficile à l'époque. Le Losc a depuis évité la relégation en Ligue 2. Frank Berton, avocat de neuf des dix prévenus, avait dénoncé un "dossier pour l'exemple".
"Une affaire de principes et de valeurs". L'avocat du Losc, Marc Messager, avait quant à lui considéré "les réquisitions parfaitement fondées" après un "préjudice d'image, financier et pour le sport". "Le Losc n'a pas voulu faire de cette affaire une affaire d'argent mais une affaire de principes et de valeurs au sens moral du terme", avait-il ajouté.