C'est un classique de Tour de France. Gap accueillera lundi une arrivée de la Grande Boucle pour la 18e fois de son histoire. Une histoire faite d'échappées, de luttes acharnées dans les pentes du col de Manse qui mène aux rues de cette ville des Hautes-Alpes, et d'attaques à grande vitesse dans la descente qui précède la ligne d'arrivée. Un parcours qui convient parfaitement aux vieux briscards adeptes d'échappées belles, puisqu'au palmarès de cette étape figurent des purs baroudeurs, tels l'actuel directeur sportif de l'équipe Astana Alexandre Vinokourov (vainqueur en 2003), Pierrick Fédrigo (en 2006), Thor Hushovd (2011) ou encore l'ancien champion du monde Rui Costa (2013).
La descente vers Gap, c'est aussi un moment historique du Tour : en 2003, le rival d'Armstrong Joseba Beloki avait chuté juste devant lui, forçant le Texan à traverser un champ tel un coureur de cyclo-cross
De nombreux candidats à l'échappée. Cette année encore, l'étape devrait faire saliver nombre d'attaquants-nés, assez bons grimpeurs pour passer les cols qui barreront la route du peloton mais conscients d'être trop peu rapides au sprint pour l'emporter sur une arrivée groupée. Dans cette catégorie de coureurs, plusieurs noms peuvent être évoqués : côté français, l'inamovible Thomas Voeckler, son coéquipier Romain Sicard ou encore Alexis Vuillermoz, vainqueur à Mûr-de-Bretagne et Thibaut Pinot, deux fois échappé sur les deux dernières journées, pourraient tenter leur chance. A ces coureurs s'ajoutent d'autres candidats : Joachim Rodriguez, double vainqueur d'étape déjà dans ce Tour 2015, Rigoberto Uran, distancé au général et le meilleur grimpeur du Tour 2014, Rafal Majka, vainqueur d'une étape pyrénéenne cette année.
Tout devrait se jouer dans le col de Manse. Pour se faire la belle, les candidats à une victoire d'étape compteront à n'en pas douter sur la première ascension de la journée, située à 70 kilomètres de l'arrivée. Le col de Cabre (2e catégorie) fera office de mise en bouche avant de gravir les géants des Alpes : 9,1 kilomètres de montée, à 4,6% de moyenne. Une pente assez douce, donc, et un profil quasiment identique que le peloton retrouvera 30 kilomètres plus loin avec le col de Manse (2e catégorie, 8,9 kilomètres de montée à 5,6% de moyenne). C'est là, probablement, que tout se jouera pour les échappées. A moins que les favoris s'expliquent derrière et décident de jouer la gagne.